Sous l'occupation, M. Batignole (Gérard Jugnot) est un boucher-charcutier parisien qui traficote à l’occasion en faisant du marché noir. Sa fille Micheline est prête à se marier à Pierre-Jean Lamour (Jean-Paul Rouve), un minable auteur de pièces de théâtre qui collabore avec les Allemands. Un jour, Simon, un enfant juif (Jules Sitruk), se présente à sa porte et demande l'asile car ses parents ont été arrêtés par la police française : il pensait les retrouver dans son ancienne maison. M. Batignole accepte alors de le cacher provisoirement dans sa « chambre de bonne », puis dans sa cave, mentant ainsi à toute sa famille (à commencer par son futur gendre antisémite notoire qui l’aurait sans état d’âme livré aux Allemands. Recherchant la famille de Simon, il ne trouve que ses jeunes cousines, cachées, elles par la concierge de l’immeuble où vivaient leurs parents. Il se rend alors bien compte qu’il devra lui-même faire quitter la France à Simon. Un jour, alors qu'il descend dans sa cave pour voir Simon, il le trouve en train de partager son repas avec ses cousines qui sont venues rejoindre l’enfant en passant par le soupirail sur la rue. Ils sont surpris par le gendre qui découvre le pot-aux-roses. Pour l’empêcher de les dénoncer, Batignole le tue. Quand la police arrive, Batignole s'est enfui, entraînant les enfants qu’il amène à la frontière suisse. Après d’autres péripéties, ils traversent la frontière grâce à la complicité d’une fermière et du curé du village. Au moment de se séparer des enfants, M. Batignole se ravise et il part avec eux car plus rien ne le rattache désormais à son ancienne vie.


Mon opinion sur ce film


Le film est traité comme une comédie mais son sujet est grave. M. Batignole est comme beaucoup de Français sous l’occupation. Il tente de survivre sans se préoccuper du sort des Juifs et sans trop s’embarrasser d’états d’âme jusqu’à ce qu’il soit confronté avec la réalité. Il craque alors devant ce petit bonhomme désemparé qui frappe à sa porte (émouvant Jules Sitruk), pensant retrouver ses parents qui ont été déportés et qu’il ne reverra jamais. M. Batignole change alors peu à peu de mentalité et s’humanise au contact de cet enfant et de ses cousines, prenant tous les risques pour leur permettre de survivre.

Roland Comte

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