"Davantage ..."
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Vincent de Paul prend sa cure dans un village touché par la peste. Il n'y est pas le bienvenu.
Ces premières scènes, sobres, silencieuses, sont plutôt engageantes. Mais ça ne dure pas. C'est Maurice Cloche qui réalise et le générique du film a beau se parer des prix remportés, le cinéaste n'est pas connu pour ses grandes réussites et ne sera pas à la hauteur de la tâche.
Pierre Fresnay est à son article : il incarne une nouvelle fois un ecclésiastique, et pas le moindre. Dévoué, altruiste, courageux, humble, empathique, Vincent de Paul, ayant fait des malheureux "ses frères et ses maitres", est en route pour la sainteté. On voit bien que Fresnay est sincère et habité par le rôle mais sa composition manque de "tripes", d'intensité. Elle ne repose que sur une dialectique bienveillante et charitable énoncée platement, une grandeur d'âme et de sentiment qui fera le délice du spectateur fleur bleue mais pas de tous les cinéphiles.
Pour ma part, ce qui m'intéresse ici n'est pas de commenter la légende de Vincent de Paul et la noblesse de sa cause mais la qualité du film de Maurice Cloche. Sa mise en scène ne sait que prononcer les choses et très rarement les suggérer, de telle façon qu'on est constamment dans l'évidence morale et l'édifiant, voire le pontifiant. Déjà, l'absence de contexte historique- celui de la France de Louis XIII essentiellement- fait de Vincent de Paul un personnage un peu hors du temps, d'autant plus abstrait qu'il n'existe qu'à travers une obsession, celle de secourir les pauvres. Fresnay a face à lui des figurants qu'on a revêtus des habits du pauvre mais qui ne font pas beaucoup illusion, des bourgeois indifférents, des aristocrates et dames patronnesses caricaturales dont l'aumône ne va pas jusqu'à l'oubli de leur hauteur et de leurs préjugés.
Quelques fois les dialogues de Jean Anouilh introduisent un peu de profondeur mais, ce faisant, de la théâtralité aussi. Au final, le film n'est pas souvent capable de dépasser l'anecdote ni donner de l'éclat au mysticisme de Vincent de Paul.
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le 14 oct. 2025
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