Sorti en 2013 et réalisé par Dan Scanlon, Monstres Academy est une suite, ou devrais-je plutôt dire, un préquel de Monstres & Cie (2002). J'avais beaucoup aimé Monstres & Cie et l'idée d'un préquel, ça ne m'emballait guère. Je ne voyais pas quel intérêt il y avait de nous raconter comment Bob et Sulli sont arrivé à Monstropolis. Et à ma grande surprise, je dois dire que je ne regrette pas de l'avoir vu. Sans atteindre le niveau de Monstres & Cie, c'est un bon cru de chez Pixar. Et si le film n'ait pas particulièrement surprenant dans les trois premiers quarts, il nous réserve le meilleur pour la fin, avec un dénouement que j'ai particulièrement apprécié.
Monstres Academy, c'est l'histoire du pourquoi et du comment Bob (la voix de Billy Crystal) et Sulli (la voix de John Goodman) se rencontrent et font équipe. Nous voyons donc les évènements avant Monstres & Cie, lorsqu'ils rentrent à l'université. Au début, ils ne s'entendent guère. Qui plus est, ils doivent rentrer en compétition pour devenir terreur d'élite. Être terreur d'élite, c'est le rêve de toujours de Bob, qui enfant, était rejeté par les autres. Malgré tous les quolibets et toutes les moquerie, il veut accomplir son rêve et tant pis s'il n'a pas l'étoffe d'une terreur d'élite. Quant à Sully, c'est tout le contraire de Bob. Il a toute l'étoffe d'une terreur d'élite et son père est un véritable héros dans sa catégorie.
Et alors qu'ils se chamaillent une fois de plus, un incident provoque leur exclusion du département de la peur par la doyenne de l'université (la voix d'Helen Mirren). Elle leur laisse tout de même une chance de se racheter. S'ils remportent les jeux de la peur, ils seront réintégrés. Ils n'ont donc pas d'autre choix que d'unir leurs forces, au sein d'une équipe de bras cassés, dans une tentative désespérée de remporter les jeux de la peur. C'est le schéma classique de l'antihéros qui doit surmonter son handicape et vaincre sa peur pour atteindre son objectif. C'est un parfait exemple de narration simple et linéaire, mais qui arrive tout de même à nous surprendre sur la fin ...
Bob et Sully finissent par remporter in extremis les jeux de la peur, mais ils sont éliminés après que Sulli ait avoué avoir triché en aidant Bob sur la dernière épreuve.
Monstres Academy est un vrai bon Pixar, mais qui pâtit d'un manque criant d'intérêt sur sa première heure de film. Dan Scanlon déroule un scénario très stéréotypé et sans surprises, que j'aurais très vite oublié s'il n'y avait pas proposé un final aussi réussi. Mais après tout, c'est la limite logique d'un préquel qui nous raconte comment deux protagonistes qui se détestent, finissent par s'apprécier. Tout ça, c'est sans surprises, puisque de toute façon on sait qu'ils vont devenir amis dans Monstres & Cie ...
Aprés leur élimination de l'épreuve épreuve finale, Bob et Sulli se retrouvent alors au service des courriers de Monstres & Cie, jusqu’à évoluer au sein de l’entreprise pour devenir eux aussi des terreurs d'élite. Le lien est ainsi fait avec Monstres & Cie.
Et puis, en dehors des deux protagonistes principaux, Bob et Sulli, les personnages secondaires sont sans grand intérêt. Il n'y a que l'antagoniste principale, la doyenne de l'université, qui se révèle intéressante. Chacune de ses entrées fait son petit effet. Sinon, les quatre membres de la fraternité avec qui vont faire équipe Bob et Sulli, ne servent qu'à remplir une fonction au sein de cette bande de parfaits loosers. On a Terri et Terry les jumeaux siamois qui passent leur temps à se chamailler, Squishy le timide de service, Art le comic relief de service et Don le plus vieux étudiant de l'université. S'il y en avait tout de même un à sauver dans cette bande de bras cassés, ce serait Don qui dans sa reconversion se révèle être touchant.
Bref, Monstres Academy vaut surtout pour sa dernière demi-heure qui nous prend par surprise en abordant le thème de l'accomplissement de soi en dépit de l'échec. Car oui, malgré sa volonté et son désir absolu de devenir terreur d'élite, il y a le rappel à la dure réalité pour Bob. Mais l'échec n'est pas une finalité, on peut s'accomplir en trouvant une voie détournée. Malgré son handicape, malgré les échecs répétés, Bob et Sulli uniront leurs forces pour devenir les tireurs d'élite que l'on connait dans Monstres & Cie. Le film montre à quel point Bob a de la ressource en lui et ça c'est excellemment bien traité à la fin du film. Je regrette juste qu'il aura fallu attendre au moins 1h00 avant d'être récompensé. Et même si un bon final ne fait pas forcément un bon film, ça y contribue quand même un peu. (6.5/10)