"La sexualité c'est comme la religion, c'est entre toi et toi même" - Bun Hay Mean, comique français.
Moonlight raconte l'histoire d'un jeune afro-américain, Chiron, qui évolue dans les quartiers défavorisés de Miami. Évolution que l'on suivra durant trois périodes charnières de sa vie : jeune enfant, adolescent puis adulte.
Qui dit trois tranches de vie dit trois acteurs différents. Ceux ci jouent tous à la perfection, tout en donnant une continuité et en construisant le personnage ils apportent lui donne une nouvelle dimension à chaque étape. Le reste du casting est tout autant de qualité, que ce soit la mère de Chiron, son mentor ou encore ses amis, qu'importe le moment où ils apparaissent.
La mise en scène est pudique, intimiste et ne tombe jamais dans l'écueil du voyeurisme malsain. La présentation en trois volets d'égale longueur fonctionne très bien et permet de souffler entre chaque segment.
De surcroit, la lumière, jamais exagérée, apparait très naturelle, sentiment qui renforce à merveille la sensation d'immersion.
La quête de Chiron dans ce milieu dévasté par la violence, la virilité exacerbée et la loi du plus fort force le respect. Il ne souhaite que s'intégrer, sans jamais renier celui qu'il est intrinsèquement.
Une quête qui a durée et qui durera toute sa vie.
Une quête sans fin qui n'a pour but finalement, que la tolérance.
Car au fond c'est ça la tolérance : vivre ensemble avec les différences de chacun et en faire fi.
En résulte une œuvre crue, qui marque l'esprit par sa justesse et sa puissance.
"La discorde est le plus grand mal du genre humain et la tolérance en est le seul remède" - Voltaire.