Moonlight raconte l’histoire de Chiron, enfant noir et homosexuel, vivant dans les quartiers défavorisés de Miami. Le film se découpe en trois parties retraçant sa vie : de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Surnommé Little par les autres gamins du quartier, Chiron ne se sent pas à sa place : il n’aime pas jouer au foot, il n’aime pas se battre… Chiron tente donc de comprendre sa sexualité naissante face à une mère toxicomane et des camarades violents qui n’arrivent pas à supporter sa différence. Au cours de cette “quête”, il découvrira l’amour et l’amitié mais aussi la colère et la tristesse qui habiteront sa vie au quotidien.
Le film est porté par une réalisation dynamique qui suit les différents personnages sans jamais les juger. On alterne entre des plans fixes et des plans séquences notamment dans la première scène qui installe tout de suite l’ambiance du film. L'entièreté du casting est afro-américain : ce qui est peu conventionnel, vous en conviendrez. Tous les acteurs jouent extrêmement biens. Le personnage de Juan (figure parentale de Chiron dans le film) campé par Mahershalalhashbaz Gilmore en est le parfait exemple. Le comédien a d’ailleurs reçu un oscar pour son interprétation. Une des grandes force du film réside dans les trois acteurs interprétant Chiron : chacun à sa propre manière de parler, ses propres gestes. Les scènes “d'amour” et de disputes sont tournés de manière très pudique, en retrait. Oubliez les drames grecques ! Ici, tout passe par les regards jetés du coin de l’oeil, les gestes gênés au détour d’une conversation. Le tout accompagné d’une musique parfaitement adapté mélangeant divers styles comme le classique, le rap… On peut d’ailleurs remarquer que le thème principal (https://www.youtube.com/watch?v=HZUwlfYy-nw) devient de plus en plus sombre à mesure que Chiron grandit. En bref, Moonlight est un très beau film qui ne vous laissera pas indifférent si vous êtes un minimum sensible à ce genre de cinéma.