Danis Tanovic adapte une pièce de BHL, concentrant son scénario dans les murs de l'hôtel Europa à Sarajevo, au moment où le centenaire de l'assassinat de François-Ferdinand, prélude à la première guerre mondiale, doit être "célébré" en grandes pompes. Le film est choral, en grande partie didactique avec des interviews qui rappellent l'histoire de la ville, symbole des guerres européennes au 20ème siècle. Mort à Sarajevo a du mal à faire cohabiter ses différents niveaux de narration, cherchant trop l'allégorie d'une Europe qui ne s'est toujours pas remise des massacres du siècle dernier. Le tempo est inégal avec la répétition d'un discours par un émissaire européen (Jacques Weber, très bon), la menace d'une grève dans l'hôtel, et les rappels historiques. S'il est insatisfaisant, le film possède cependant un rythme soutenu par la grâce d'une mise en scène très fluide et quelques scènes silencieuses et tendues qui réconfortent d'un trop plein de dialogues. On retrouve par bribes le tempérament ironique et impertinent de Danis Tanovic, cinéaste qui avait signé un premier film remarquable, No man's land et qui, depuis, ne cesse de décevoir. Co-produit par des chaînes françaises, primé à Berlin en 2016, le film a finalement trouvé le chemin des salles dans l'Hexagone, au bout de 2 ans. Manque de potentiel commercial, à l'évidence.

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le 18 mai 2017

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