Un seul mot : surprise

C'est bien la surprise qui domine par rapport à ce film.

Mortal Kombat est une série maudite. A la fois les jeux et les films.

Sans parler gameplay, graphismes,... en un mot technique, les jeux sont peuplés de personnages qui changent constamment. Ils ne conservent pas tous leurs coups et les manipulations qui vont avec. Malgré leur background de vie fictive, ils restent des coquilles vides, interchangeables et dont on ne fixe même pas les noms dans la mémoire. Ca n'en fait pas une mauvaise licence de jeux, juste une succession de tournois à l'histoire aussi inintéressante qu'un match de curling junior opposant la Creuse contre la Corse du Sud-Ouest dans lesquels s'agitent des fantômes dans essence.

Les films... Comment adapter le scénario global de Mortal Kombat ? La trame scénaristique est simpliste et n'a jamais été assez crédible pour provoquer une quelconque adhésion. Les scénaristes peuvent écrire donc à peu près ce qu'ils veulent.

Les deux premiers films sont des ratages d'anthologie. Le premier est un navet oubliable sitôt regardé. Le second, un nanar drôle malgré lui tellement il est mauvais.

Et on arrive au film à propos duquel que c'est celui qu'on parle ici (je crois être en bonne place pour gagner le concours de l'intro la plus longue).

Considérant les adaptations passées, on s'attend à un bon gros étron. Et ben non.

Le film réécrit le back des personnages. D'habitude, ça me fait sauter, mais comme dans MK ce sont des enveloppes vides, je suis prêt à l'accepter. Ici, on reprend le concept bébête du tournoi pour sauver le monde, on fait une sélection drastique des personnages pour ne pas tomber dans le piège du name droping (personnages qui n'ont d'autre utilité que d'apparaître, parfois au détriment de ce qu'ils sont - coucou Dhalsim, le savant à la botte de Shadolo dans l'étron Street Fighter), on en intègre un nouveau qui servira de point de vue principal afin d'éviter le parti-pris. Et on engage des techniciens et artistes compétents. Et pas de cabotinages habituels des films bas budget aux dialogues écrits au pistolet à peinture et joués par des tâcherons sans formation.

Ce qui donne une poignée de combattants qui se talochent dans des décors plus que corrects avec des effets spéciaux presque convaincants.

Évidemment, pas de grands jeux d'acteurs, pas de chorégraphies de combat bluffantes comme pourraient exécuter Chow Yun-fat ou Jet Li, mais l'ensemble se tient.

Tout cela ne donne pas un grand film inoubliable pour de bonnes ou mauvaises raisons. On passe un bon moment alors qu'on s'attendait à voir un navet navrant, c'est déjà beaucoup de nos jours.