Criminel !!!! ( attention chronique pleine de spoilers)

Ce siècle aura ta peau !!!!
C’est le titre de ce roman de Patrick Eudeline, que les grands héros qui nous ont fait rêver depuis des dizaines d’années, doivent commenter avec effroi.
C’est ce putain de XXI eme siècle qui a eu la peau de Yann solo, de Luke Skywalker, Sherlock Holmes (cf mr Holmes), iron man, superman et maintenant de James bond !!
Indiana Jones, dont le cinquième opus est actuellement en chantier, ne doit pas faire le malin du haut de l’âge avancé de son mythique interprète ….

A ce terrible constat de la mort des heros vient s’ajouter celui de l’utilité de ces morts.
En effet aucun de ces films criminels ne sont bons....
Alors, oui, ça fait le buzz, mais un bad buzz ….

On veut rajeunir la franchise, l’inscrire dans notre époque. Quelle idiotie !
C’est justement pour échapper à notre époque, à notre quotidien; que l’on va voir ces films.
On y va avec le même plaisir que lorsque l’on va voir un vieux copain.
Bien sur, ce copain il évolue, il change (et parfois en Bien…), il nous surprend, il nous énerve parfois, mais au fond il reste le même, et c’est pour cela qu’on l’aime ! On a pas envie de le voir mourrir!

La jurisprudence Games of thrones fait que la mort du héros est devenue un must have. Du coup ils se font désormais tous exterminer, sous prétexte que ca fonctionne dans Games of Throne.
Comment ce fait il que les scénaristes du XXIeme siècle soient si incultes ,qu’ils confondent « series » et « cinéma » et « buzz avec bonne histoire… » ?
C'est d'autant plus énervant dans Mourrir peut attendre, car la Mort de Bond est purement gratuite .Elle n'amène strictement rien à l'histoire, dont l'issue aurait peut être été aussi crédible et même meilleure s'il avait survécu !!!!

Après ce gros « spoil », revenons à ce « mourir peut attendre » et qui finalement n’attends pas , mais que nous attendions depuis avril 2020, avant que le Covid ne se charge de repousser et de repousser encore l'échéance fatale du Commander Bond.
Tout n’est pas à jeter même si l’ensemble, au-delà de son grotesque final, est plus que discutable !!!
Au registre des bons points, on ne peut que s’enthousiasmer devant la maestria des scènes d’actions et du charisme de Daniel Craig, même si son visage glacial semble fatigué et fait desormais delui le sosie officiel de Vladimir Poutine.
La musique de Hans Zimmer, la chanson de Billie Eilish etle générique fonctionnent aussi très bien.
Les voitures et les gadgets sont au rdv .
Certains personnages valent le détour.
Le grand méchant incarné par Rami Malek fait son effet, m^me s'il est sous exploité et que l'on ne comprend pas franchement ses motivations ...
L’agent de la CIA incarnée par Ana de amas aurait mérité d’avoir un traitement plus approfondi tant son irruption dans le film est réussie et dynamite tout sur son passage .

Mais en dehors de cela, tout est franchement discutable, grotesque, raté ou pathétique.
La réalisation est franchement decevante et sans âme.
Sam Mendes avait apporté sa patte à travers un esthétisme froid dans les très réussis Skyfall et Spectre.
Comme cela avait fonctionné, le nouveau réalisateur, Cary Joji Fukunaga, tente de prendre le plis mais n' y arrive pas car l’esthétisme de son film se rapproche d'avantage à une page glacée d’un journal de compagnie aérienne que l’on trouve devant son siège lorsqu’on prend l’avion, ou d’une serie netflix , qu' à lesthetisme de Sam mendes!!
Impersonnel, froid, vide de contenu, la réalisation ne tient que par les moyens qui lui sont accordés.

A vouloir ancrer le film et le personnage dans son époque, beaucoup craignaient une wokisation brutale de ce bon vieux James bond.
Si elle est bien présente en pointillé tout au long du film, elle ne s’avère ni brutale ni choquante, mais n'apporte rien au film et à son intéret.
L’homosexualité de Q ne sert trictement rien, si ce n'est à revendiquer un alibi gay friendly, parfaitement inutile .
Le nouveau matricule 007, qui est désormais une femme afro britannique, est à l’arrivée un bien pale « sidekicks » pour le tenant historique de cette « licence to Kill ». Totalement dépourvue de charisme et d’intérêt, on sent que les scénaristes ont bataillé ferme pour lui trouver une réelle utilité dans cette histoire, en dehors de quelques vannes bien orientées.
James Bond, qui historiquement était un homme viril, séducteur et culoté, et qui pourrait, aux yeux d'un public et de médias gavés de politiquement correct, faire office, à juste titre, de prédateur sexuel( même aucune de ses nombreuses conquêtes ne semble s’etre plainte de ses talents et du sort qui leur avait été réservée dans les films précédents) est très sage, et même monogame dans ce nouvel episode .
Et pour cause, James est amoureux !!
Ok, ça lui est déjà arrivé….
Mais la question que l’on peut se poser, c’est pourquoi diable a-t’il choisit Léa seydoux ?
Ces choses là ne se commandent pas, mais quand même …
On préférait quand même nettement le charme et le sex appeal et le charisme de Tracy Di vicenzo (Diana rigg) et Vesper lynd (Eva green) ….
Enfin et au-delà de tout cela, a-ton vraiment envie de voir James Bond, en père modèle, beurrer les tartines de sa fille au petit déjeuner, et surtout est-ce vraiment pertinant ?
On ne peut pas faire de James Bond un chevalier blanc ,féministe et père de famille , c'est antinomique !
James bond, dans l'absolu, est un tueur brutal, baroudeur, sans famille ni attaches, et qui a sa propre notion de la hierarchie , de la justice et peu de cas de conscience....

Mais, c’est surtout le vide intersidéral du scénario qui pénalise ce 25 eme opus de James Bond, qui est au final plus un mélo qu'in film d'espionnage .
On ne comprend pas grand-chose aux motivations de Safin, le grand méchant du film .
L’arme de destruction massive est plus qu’alambiquée.
Les ellipses, et incohérences se multiplient …
Tout cela pour en arriver aux révélations et aux rebondissements grotesques qui nous feront apprendre que Bond à une fille , et à sa mort en plein climax melodramatique ….
C'est à peine digne d'une mauvaise serie Netflix ou d'une téléréalité !!
On préférait nettement apprendre le lien qui unissait Blofeld et Bond dans Spectre, qui avait le mérite d'apporter une vraie dramaturgie .Idempour le nouveau regard apporté sur le personnage dans Sky fall…
Dans Mourir peut attendre, ca ne fonctionne pas ! C'est fake et gonflé artificilellement à l'helium pour masquer un vide profond.

On se demande ou sont passées la coolitude, la fantaisie, le cynisme, et le détachement qui font le sel de la série et de son personnage.
Il faut probablement désormais aller chercher ces éléments dans l’excellente série King’s men de Matthew Vaughn, qui pousse les codes « bondiens » à leur paroxysme avec une irrévérence et une créativité savoureuse.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé ce 25 eme épisode de James Bond que je qualifie sans détour de criminel et de boursouflé… Je le classe donc en bonne place dans le quatuor des plus mauvais James Bond de l’histoire, entre l’horrible Quantum of sollace et l’effroyable Pernis de Tuer et le nulissime "meurs un autre jour".
Il semble necessaire de faire relire aux producteurs et à Barbara Brocoli le conte de la Poule aux œufs d’or.
Avec 2 autres épisodes de cet acabit, la franchise sera véritablement et définitivement morte !
On peut aussi se dire , comme moi, que ce James Bond n'existe pas, qu'on l'a oublié, que le covid l'a empeché de sortir, que c'était un fake , un mauvais rêve qui n'avait rien de réel !
Cela fait desormais 7 ans que le dernier Bond, Spectre, est sorti en 2015 . Daniel Craig est probablement trop vieux pour reprendre son role une cinquième fois . Il faudra un autre .et encore quelques années à attendre...