La danse de la mort

Ça aurait pu être bien si ça avait été un film chinois avec Jackie Chan tourné dans les années 80. Malheureusement, c'est un film avec Rockwell et Kendrick des années 10.

L'idée de base n'est pas mauvaise, c'est le traitement qui déçoit. On ne tire pas assez profit des deux personnages là où l'auteur aurait pu nous trouver des petites scènes sympas. Au lieu de ça tout est censé être spectaculaire avec des répliques cool et des personnages cool. Mais rien n'est cool parce que c'est trop forcé, trop poussif. Aussi, ce qui est bizarre, c'est cette impression que le héros révèle tout (on évite ainsi la traditionnelle scène 'tu m'as menti alors je te fais la gueule le temps d'un effet montage' quoique non en fait on y a droit quand même en version accélérée) et pourtant ça met un temps dingue avant que l'intrigue principale ne soit lancée. Sans doute à cause des personnages secondaires, les méchants, qui eux ont leurs petits secrets qui doivent être révélés petit à petit alors qu'on s'en fiche. Autre déception, les conflits ne sont jamais impressionnants. On sait que le héros va s'en tirer et puis même s'il ne s'en tire pas il a l'air de s'en foutre complètement de mourir, dès lors il est difficile de prendre peur si lui-même n'a pas peur d'y passer.

Mais cette histoire pas bien ficelée aurait pu passer avec une bonne mise en scène. J'imagine bien qu'avec Jackie Chan, toute la peur serait passée dans les combats plus que dans l'écriture du scénario. Hélas, ici, non seulement c'est assez mal filmé, mais en plus les chorégraphies ne sont pas très intéressantes. C'est dommage parce que le concept, à savoir le héros qui danse en faisant son job, est un très bon concept qui aurait pu donner lieu à de très chouettes combats. Mais quelle idée dans ce cas que de prendre un acteur normal. J'aime bien Rockwell même s'il fait de moins en moins souvent de bons films depuis qu'il n'est plus un sous-Jim Carrey, mais le faire jouer un tel rôle, forcément, ça ne pouvait pas aller (surtout qu'on sent qu'à chaque plan éloigné c'est sa doublure qui se bat). Les combats sont très peu lisibles en plus à cause d'un va et vient incessant entre le très gros plans et le plans éloignés : la différence de valeur est trop grande et l'axe de la caméra n'aide pas forcément, du coup, parfois on pige pas. Et puis aussi c'est marrant pour ceux qui ont vu la vidéo de Jackie Chan expliquant la différence de montage entre américains et chinois : à plusieurs reprises on voit que le coup n'est pas porté que c'est coupé avant ! J'avoue aussi que je me suis demandé si le réalisateur était issu du monde des séries tant c'est assez plat. Et bien non, le type a principalement fait des films pour le cinéma, dont le précédent était ce petit navet de "Tokarev". Enfin, puisque le héros est censé être cool, il fallait bien que le réalisateur nous balance une flopée d'effets de style : malheureusement pour lui, ces effets sont déjà trop datés, si bien que le film a déjà l'air dépassé !

M'enfin bon, je canarde là, mais faut bien avouer que ce n'était pas non plus horrible à regarder. Y a même quelques vannes qui passent, le plus souvent grâce à Rockwell et/ou son personnage. par contre, Kendrick, je l'aime bien, mais elle est pas du tout drôle dans ce film. Faut dire que l'humour est vraiment très très forcé.

Bref, "Mr. Right" aurait pu être un film funtastic, mais le scénariste (Max Landis) et le réalisateur se vautrent dans l'exécution. Dommage.