Music of My Life par Christine Deschamps

Le moment est peut-être venu d'interroger le concept de Feel Good Movie... ça n'est pas que celui-ci soit le movie de trop, mais, quand même, peut-on sans arrêt pousser plus loin la creusitude ? Un gros plan de 3 minutes - une chanson entière - sur le sourire béat d'un ado qui marche, porté par ses hormones et le printemps naissant, c'est long. Et vain. Et ça donne une séquence ratée, en somme. Alors, bien sûr, il y a les petits éléments nouveaux, par rapport à Billy Elliot : la culture pakistanaise et Bruce Springsteen, par exemple, mais tout le reste est honteusement recyclé des films 'sens-toi bien' dont nous sommes abreuvés ces dernières années. Peut-être bien que le retour en force des héros qui ont réussi à secouer le marasme des années Thatcher, cette ... - tiens, les mots me manquent - tombe à point dans notre pays d'aujourd'hui, mais, personnellement, je commence à préférer l'idée d'aller prendre d'assaut des palais présidentiels avec des pics et des bêches plutôt de de continuer à suivre les délires d'ados, au demeurant fort sympathiques, qui s'opposent sur 1h30 à leur père bas de plafond mais tout prêt à reconnaître ses erreurs, à la longue. Avant l'épisode des têtes corrompues brandies au bout de pics, finalement, on ferait peut-être mieux d'interroger la toute-puissance du père, ou la trop grande tolérance des familles à laisser des tyranneaux exprimer librement leur don pour l'oppression. Allez, hop, tous chez un psy ! Le Pakistan entier et la classe ouvrière anglaise dans le même mouvement !
On dirait bien que ce petit film anodin et badin n'a pas produit chez moi l'effet escompté. Peut-être la faute à cette bande-son envahissante ou à ces leçons de morale lourdingues. J'aurais dû finir avec la pêche et l'envie de me ruer sur les chansons du Boss, mais nan, pas du tout, et, en prime, les petits panneaux finaux avec des photos du vrai fan en compagnie de son idole ont achevé de m'accabler, pour d'obscures raisons. Bref, malgré quelques moments plutôt gentillets, un film très dispensable, dont la conclusion est téléphonée depuis la première minute.