The Mutilator aka Fall Break (Buddy Cooper & John Douglass, U.S.A, 1984)

Voilà une toute petite production horrifique, diffusée au milieu de la vague de Slasher, alors que le genre est déjà parfaitement codifié. Il commence même déjà à tourner un petit peu en rond. Sorti la même année que ‘’A Nightmare on Elm Street’’, qui dynamitait les codes du genre, par l’apport du surnaturel, tout en restant respectueux. ‘’The Mutilator’’ ou ‘’Fall break’’, c’est selon, s’inscrit ainsi dans la ligné des productions de l’époque, sans retirer particulièrement son épingle du jeu.
Particulièrement mal joué, les acteurs sont vraiment mauvais, avec une réalisation très plate, qui offre assez peu de profondeur, cadrant les personnages avec les coudes, sans aucune amplitude qui donne un cachet amateur à l’ensemble. Le film fait vraiment peu maîtrisé, et ressemble beaucoup à une œuvre d’exploitation branlée à la va vite, pour surfer au maximum sur la mode.
Sauf que rapidement ‘’The Mutilator’’ se montre particulièrement graphique, avec une violence gratuite complétement disproportionnée, qui fait passer 90% du casting de vie à trépas. Spectaculaire et inattendu, avec sa facture classique, le film propose un spectacle gore débridé. Le métrage de Buddy Cooper et John Douglass ne lésine jamais sur les effets dégueu, destinés à choquer l’audience. Notamment dans le dernier tiers, où les meurtres prennent une autre dimension. Surprenant, s’il ne tranche pas 10 doigts à un ado, et joue dans une cour modeste, ‘’The Mutilator’’ s’avère une excellente surprise.
L’histoire relatée est celle de Ed jr., qui dans son enfance a tué accidentellement sa mère, en voulant nettoyer les armes de chasse de son père. Ce dernier ne lui pardonnera jamais ce crime. Bien des années plus tard, alors qu’Ed, en fin d’adolescence, vient passer quelques jours avec des amis dans la demeure secondaire de son père, en bord de mer et de forêt, un endroit retiré, parfait pour un week-end entre amis, un drame se prépare.
Big Ed, le père est en pleine décompression, brisé par le chagrin, qu’il cherche à noyer dans l’alcool, il prend la décision peu judicieuse de tuer son fils, et tous ses amis se trouvant dans la maison. Débute alors un jeu de massacre, avec des séquences de meurtres plus ou moins réussites, qui n’échappent pas à certains clichés inhérents au genre. Qui en 1984 font un peu tâche. À un moment où le Slasher cherche à se réinventer, ‘’The Mutilator’’ reste trop classique.
Après une première lecture, le film peut sembler affreusement daté, il fait d’ailleurs plus vieux que 1984, en comparaison aux œuvres identiques de cet année-là. Dans son déroulé comme dans l’utilisation des conventions. En effet le film semble avoir 3 ou 4 ans de retard, facile. Mais compense ces lacunes par une débauche goresque de plus fun. En fait il ne se prend jamais réellement au sérieux, malgré un ton sérieux. Alors volontaire ou pas, c’est toutefois ce qui le rend sympathique, et le fait un peu surnager dans la production de sous-Slasher de la période.
Fun et décomplexé, le film se suit sans displaisir, parvenant même à rendre l’intrigue palpitante. Puisque le récit crée une attente durant son déroulé, de voir le fils et le père se trouver face à face. Une séquence attendue, après que ses amis aient été dégommé cruellement. Le film tient ses promesses, et un peu plus, jusqu'au final explosif en tripailles.
‘’The Mutilator’’ c’est loin d’être un VRP du genre, mais comme minuscule production horrifique, il se défend étrangement bien. Malgré des jeux d’acteurs au rabais et une mise en scène à deux sous, c’est par sa générosité qu’il sort du lot des productions génériques qui se contentent de recopier les mêmes recettes. Il est clair que le film est dans cette logique, mais une sorte d’alchimie en fait une œuvre sympathique. Peu profonde, peu virtuose, mais d’une efficacité certaine.


-Stork._

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le 29 févr. 2020

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