"All is nothing, therefore nothing must end"

Dans l'Irlande des années 40's-50's, dans un quartier ouvrier de Dublin, un jeune handicapé se bat pour la reconnaissance, élevé dans une pauvre famille qui lutte pour exister.


Les hommes travaillent et se retrouvent au pub le soir pour noyer une partie de leur modeste salaire dans l'alcool, les femmes restent à la maison, les jeunes courent dans les rues et jouent au foot avant de faire leur devoir sur la table familiale. L'influence de l'église est prépondérante : la mère de Christy Brown a eu 13 enfants (sur 23 naissances), les références à la morale chrétienne et à la bonne conduite sont multiples (le purgatoire, le paradis, l'enfer)...


La relation directrice du film est celle que Christy partage avec sa mère. Christy passe ses journées avec sa mère alors que ses frères et sœurs vont à l'école. La relation entre les deux est fusionnelle, comme si recroquevillé sur le sol, il était encore le fœtus dans le ventre de sa mère : ils ne font qu'un.


La relation qu'entretient avec son père est ambivalente. A la naissance de Christy, son père a du mal à accepter Christy, un jeune handicapé : il subit même les moqueries de ses camarades de boisson. Paddy, le père de Christy, a honte. Paddy sera pendant tout le film la seule personne de la famille à ne pas comprendre Christy, marque de leur manque de communication.


Tout le contraire caractérise la relation entre Christy et ses frères et sœurs. Christy apparaît comme un jeune « normal » ayant ses désirs et ses peurs, accepté dans la communauté de jeu. La solidarité et l'affection sont deux termes qui me reviennent quand je repense aux relations de cette large famille dans la misère, surtout à l'égard de Christy.


On pourrait penser que Christy oppose en tout point son père : Paddy est un homme robuste et rustre qui règle ses problèmes avec les poings, Christy , lui, règle ses problèmes avec mots. Mais, ils partagent la même inclination pour l'alcool et tout deux s'emportent facilement.


Christy s'emportera à de nombreuses reprises : malgré la célébrité, la renommée, ils se sent émasculé, incapable de séduire une femme. Ce film apparaît comme un bel hymne à l'amour, l'espoir et à la camaraderie sans tomber dans une niaiserie prévisible. A ce titre, les acteurs que ce soit Christy (Daniel Day-Lewis), la mère (Brenda Ficker) ou le père (Ray McAnally) sont étonnants de justesse.

OG_LOC
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le 5 juin 2014

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