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Après 2 excellentes productions, Kenneth Branagh nous offre une nouvelle fois un excellent thriller psychologique et policier. Son œuvre est intelligente et très bien rythmée, et les enjeux jubilatoires.

Un terme dirige la production : les contrastes

En effet, entre questions et réponses, réalité et fiction, rationalité et événements inexplicables ou encore l'ambiance très opposée de Venise entre le jour et la nuit, le contraste est très présent.

Car au début, on nous présente le grand Hercule Poirot, comme un vieillard épuisé à la retraite. Sa vie est monotone, elle est présentée sous des angles lumineux, au milieu de paysages vifs et fleuris. Les prises sont longues et les décors contemplatifs.

Et là, BIM ! Son "ami" d'enfance apparaît et c'est la dégringolade. En 5 minutes, c'est le jour et nuit, finis les beaux ciels bleus, faites place aux décors décrépis. Viennent ensuite l'intrigue, les personnages, les esquisses de nos pensées, gavant le spectateur aguerri d'innombrables facteurs de réflexion.

Ce qui est excellent par ailleurs, c'est le nombre de révélations, qui font avancer le scénario, nous faisant croire à tort avoir trouvé un semblant de réponse sur le mystère globale. Quand on découvre au début le subterfuge de la fausse voyante, nous rassurant sur l'univers cartésien de Hercule Poirot, on découvre rapidement son assassinat. Et ce que l'on pensait être l'intrigue évidente du film, se révèle être un simple amuse bouche à un repas bien plus copieux.

Autre point admirable à relevé, c'est l'évolutivité du film sur ces prédécesseurs. Nous ne sommes plus sur un simple Hercule Poirot. Car oui, Hercule Poirot, c'est un style. Faire un Hercule Poirot, c'est introduire une intrigue, amener les personnages et découvrir à la fin, dans un coup de théâtre, une bonne quinzaine de minutes d'explications sur l'ensemble des micmac abordés dans le film.


Que nenni ! Oubliez ce paterne vu et revu. Mystère à Venise renouvelle le genre.

C'est plus rafraîchissant, plus beau, mieux filmé, mieux rythmé et plus fort.


Le jeu d'acteurs est excellent, les décors suivent, et la direction artistique est agréable. Mais quel plaisir, cette utilisation de la caméra. Entre les plans fixes sur le visage en mouvement de Hercule Poirot ou les élancé à chaque événement paranormal, c'est une réussite ! On est emporté dans l'esprit d'Hercule Poirot, la caméra suit ses pensés, les sons aussi.

Petite déception émise tout de même, Hercule Poirot accepte un peu trop rapidement et bien trop facilement, de mettre de côté son célèbre esprit rationnel sur la fin. Et ça ne colle malheureusement pas beaucoup au personnage, laissant planer une légère incohérence.

Au final, le film nous laisse sur notre faim, un seul événement reste paranormal et c'est bien joué.

Si je relativise, ce film ne m'a pas non plus énormément ému, ça reste un Hercule Poirot.

Je salue ici mes pensées objectives de cinéphile, ma note, elle, est subjective.


Faites vous votre propre opinion !

Fabrien-Cinphile
7

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Créée

le 18 sept. 2023

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