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L’enfance sacrifiée sur l’autel de la pédophilie et magnifiquement incarné.

A 8ans, Brian se réveille dans la cave de sa maison, le nez en sang. Sa vie change radicalement après cet incident, au point d’être persuadé d’avoir été enlevé par des extraterrestres et que seul Neil Mc Cormick pourra avoir les réponses à ses questions…


Gregg Araki (Doom Generation - 1995) adapte ici le roman homonyme de Scott Heim et nous replonge pour l’occasion au début des années 80, à Hutchinson au fin fond du Kansas. On y fait la connaissance de Neil & Brian, qui ont tous les deux pour point commun d’avoir été victime d’abus sexuels à l’âge de 8ans et tous les deux entreprendront suite à cela, un parcours diamétralement opposé (le premier mène une vie chaotique et se prostitue, tandis que le second, asexué, est persuadé d’avoir été enlevé par des aliens).


Le réalisateur de Kaboom (2010) n’a clairement pas choisi la facilité en choisissant d’adapter ce roman au combien casse-gueule. Un pari risqué avec lequel il s’en sort avec brio. La force du film réside dans la caractérisation de ses personnages, la caméra, bien souvent subjective, permet de positionner le spectateur dans la peau de ces jeunes garçons, à la place des victimes, en frontal face aux bourreaux. Le cinéaste parvient à créer un véritable malaise face à certaines scènes parfois dérangeantes (en assistant à la scène du viol de Neil par son coach et dix ans plus tard, lors d’une mauvaise rencontre à New York).


Mysterious Skin (2004) à ce quelque chose d’admirable, cette façon bien à lui de mettre en évidence, l’horreur de la pédophilie et la façon avec laquelle les prédateurs parviennent à créer une emprise sur leurs jeunes victimes (faisant croire à un consentement de l’enfant alors que celui-ci est erroné), sans parler des dégâts collatéraux qui s’en suivront bien des années plus tard. Une œuvre baignée de mélancolique et teintée d’horreur, brillamment incarnée par une pléiade d’acteurs. C’est d’ailleurs ce film qui révèlera au grand public les talents de Joseph Gordon-Levitt, bien que ce dernier eût déjà une carrière florissante (15ans de seconds-rôles dans divers films et téléfilms), sans oublier à ses côtés, Elisabeth Shue, Brady Corbet, Michelle Trachtenberg ainsi que Jeffrey Licon.


(critique rédigée en 2006, réactualisée en 2023)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

Créée

le 2 mars 2023

Modifiée

le 18 févr. 2021

Critique lue 149 fois

RENGER

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