Mystics in Bali est un film d’horreur et d’exploitation indonésien réalisé en 1981. Le pays produit à cette époque de nombreux film d’exploitation, c’est à dire des films à budget réduit visant une rentabilité rapide au box office en y incorporant des éléments sensationalistes, souvent du sexe et de la violence outrancière. Le réalisateur, Tjut Djalil, est un habitué du genre, il commence notamment sa carrière avec une parodie de James Bond et réalise à la fin des années 80 un film au titre très prometteur de Lady Terminator.
Le film qui nous intéresse est, quant à lui, centré autour d’un personnage de la mythologie indonésienne, le leyak. D’apparence humaine le jour, ce praticien (ou comme c’est le cas dans le film, praticienne) de magie noire hante les cimetières la nuit sous la forme d’une tête flottante à laquelle sont encore attachées les entrailles. Une anthropologue, Cathy, spécialiste de magie noire, vient en Indonésie étudier cette tradition. Elle est aidée par Mahendra, un indonésien, qui lui présente une sorcière, au rire très machiavélique, qui accepte d’assurer son initiation. Cela ne se passe, évidemment, pas très bien et Cathy passe sous le contrôle de la sorcière et devient un leyak. Mahendra fait alors appel à son oncle pour essayer de combattre ce démon. Et, à tout cela s’ajoute une romance entre Cathy et Mahendra. 
Les effets spéciaux sont majoritairement des effets pratiques, maquillage, acteur dans des costumes, fils. Et, si on sent le manque de moyen, on sent également une certaine joie et passion à les réaliser. Le manque de budget pour figurer les transformations en animal est compensé par des plans des vrais animaux, notamment cochon et serpent. L’histoire d’amour inepte qui vient s’intercaler entre deux scènes d’horreur peut au départ surprendre, mais son intégration montre bien le numéro d'équilibriste auquel le film se prête entre mise en scène d’un patrimoine mythologique et second degré. 
Le film réserve des scènes plutôt réussies et assez savoureuses, comme celle où après avoir passé la nuit sous la forme d’un serpent, Cathy vomit au matin des souris vivantes, jouant assez habilement avec le topos des boas mangeant des proies vivantes. Cette scène illustre aussi le changement de ton fréquent du film, puisque, alors même qu’elle ne se souvient pas de sa transformation, la seule réaction de Cathy est de dire “sans doute le dîner qui est mal passé”. D’autres scènes font un peu grincer les dents et rappellent le sexisme du genre horrifique, comme quand un groupe d'hommes décide de tuer les deux sorcières parce que ces deux femmes posent un grave danger pour l’ordre social. 
Mystics in Bali est sans doute plus une curiosité qu’un incontournable des films d’horreur. Les changements de ton ne sont pas toujours bienvenus et peuvent nuire à l’atmosphère horrifique du film. Mais le rire de la sorcière et la tête flottante avec ses entrailles resteront longtemps dans vos esprits.