Par son sujet, Slugs se rapproche d'un cinéma de comédie populaire qui, des Charlots à 40 ans et toujours puceau, explore à satiété le thème des brêles incapables de sortir de l'adolescence. Ici deux loosers patentés, trentenaires et célibataires comme il se doit, accompagnés d'une copine tout aussi paumée, décident de produire un film porno. Après un casting laborieux, le tournage vire vite, évidemment, aux crises de nerfs, remise en question et beuveries foutraque.

Ce qui surprend le plus, c'est que ce film n'est pas aussi mauvais qu'il en a l'air.
Par-ci, par là, un plan vient fleurir la bouse, une séquence dégage une certaine émotion, quelques notes de poésie, un dialogue où les acteurs soudainement sont touchants.

Quelques comédiens s'en tirent même très bien. Je pense notamment à l'un des deux acteurs principaux, Raimund Wallisch qui sait manifester une certaine vulnérabilité. Georg Friedrich plante un personnage complètement fou, un excentrique pûr jus avec une joie communicative. Je le retiens celui-là. Je l'ai trouvé très original dans sa manière risquée de créer son personnage.
Mais les comédiennes ne sont pas en reste. Parmi elles, je pointerai volontiers un tout petit rôle, incarné avec simplicité et humour, celui d'Elizabeth Holzmeister.

Et donc, tant bien que mal, le film émet de temps en temps des idées farfelues, amusantes et même parfois fort jolies. Un film pas extraordinaire, mais paradoxalement très curieux. Je ne pense pas qu'il cache une petite merveille, non, ce n'est pas un bon film mais le peu qu'il offre est par moment plaisant. C'est déjà ça.
Alligator
5
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le 23 févr. 2013

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