Tragédie

Premier et seul film de son réalisateur Farouk Beloufa, Nahla a travers de sa sublime interprète Yasmine Khlat nous plonge dans le Liban de la guerre civile, un film de fiction aux allures de documentaire, ma fois je reste un peu mitigé malgré ma bonne note, le film est loin d’être une maîtrise totale mais il arrive a construire une mystique envoûtante.

Le métrage dépeint le portrait de trois femmes aux personnalités bien contrastées, Nahla qui ouvre le bal, plus qu'une chanteuse, à l'image des divas orientales tels qu'Oum Kalthoum ou de Fairouz, elle porte la voix de tout un peuple en plein incertitude, ce parallèle est symbolisée par la perte de sa voix le long du film, au delà du procédé narratif, la mise en scène de Beloufa a su exprimer cette perte de repères, a chaque scène Nahla est filmé de façon distante quasiment seule dans le cadre alors qu'elle est toujours cerné par un entourage qui ont que les yeux que pour elle.

Le deuxième protagoniste Maha est journaliste, combative, elle n’hésitera pas a aller au front pour ces idéaux, a questionner les non dis et a confronter ses détracteurs, elle est quasiment filmé en plan large a chacune de ses apparitions, véritable boussole morale pour ces proches, dans un monde paranoïaque, sa présence et son assurance perse l’écran. Enfin, le troisième et plus discret portrait est celui de Hind, philanthrope toujours souriante, elle n’hésitera pas a porter son aide aux réfugiés palestiniens en pleine misère, désignés comme bouc émissaire de la droite libanaise.

Cette fresque tourné en pleine guerre civile Libanaise, nous est rapporté par un journaliste algérien, reflet de ses spectateurs, Larbi est plongé d’un jour à l'autre dans cette folie est perdu, en plein errance témoin et victime de cette tragédie, bien que j'ai trouvé les séquences avec les trois femmes particulièrement bien maîtrisé, j'ai eu plus de mal avec les séquences de Larbi, et même avec les autres personnages masculins d’ailleurs, c'est probablement a cause de la deuxième partie du récit, le jeune réalisateur a eu du mal avec des scènes de combats urbains, que j'ai trouvé assez confuse et mal montés.

Film qui annonce la terrible décennie noire algérienne, Nahla a travers une mise en scène sensible et moderne est une très belle pépite de notre cinéma algérien qui regorge de talents.