Un monologue verbeux noyé dans un univers scabreux

J'avais été enchanté par Behappy (2008) du même Mike Leigh (voir ma critique du 22/08/2009 dans ce blog). J'avais donc décidé de voir Naked, sur la foi de critiques positives que j'avais lues. Bien mal m'en a pris.
Le film commence par une scène de viol dans une impasse de Manchester. Johnny (David Thewlis qui est par ailleurs un bon acteur - je viens de le voir incarnant le mari de Aung San Suu Yi dans The Lady), qui en est l'auteur, vole une voiture et s'enfuit à Londres où réside et travaille son ex-copine.


Ce n'est pas un petit truand, un malfrat de bas étage, ou un camé, mais un intellectuel, cultivé, ce qui ne l'empêche pas d'être aussi un obsédé sexuel. Les scènes de violence alternent avec des rencontres entre personnages aussi désespérés et déjantés les uns que les autres mais là où, dans Be happy, les dialogues étaient d’un humour décapant et les scènes plus cocasses les unes que les autres et les personnages attachants (même le chauffeur de taxi !), on n'a ici, jusqu'à la dernière minute, qu'un monologue verbeux, dans un univers scabreux, une succession de scènes vulgaires et violentes et une désespérance des corps et des âmes sans le moindre intérêt.


Je suis très déçu par ce film dont je ne comprends pas qu'il ait pu obtenir la moindre récompense. Pourtant, présenté en sélection officielle au festival de Cannes, il a été couronné par :



  • Le prix du meilleur réalisateur pour Mike Leigh (!!!???), celui du meilleur acteur pour David Thewlis, mais, bien que nominé pour la Palme d’or, il en a tout de même été écarté.


Vous aurez compris que je vous déconseille de voir ce film. Par contre, régalez-vous avec Be happy, qui est une petite merveille anti-morosité.

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le 27 déc. 2019

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Roland Comte

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