Symbole sans âme (Histoire morte)

Avant toute chose je tiens à préciser que je n'avais aucune envie d'aller voir ce film. Je l'ai vu pour la simple et bonne raison que mon ami professeur d'histoire voulait aller le voir.

Déjà ça commence bien.

Ensuite autre aspect qui cette fois ne NOUS arrange pas, est la réputation catastrophique de ce film. Que nos amis les historiens boudent est une chose bien fréquente dans les reconstitutions historiques, mais alors si mêmes les critiques artistiques et les spectateurs suivent ce mécontentement, là il y'a de quoi se poser des questions.

Je crois que j'ai rarement vu de ma vie un film aussi insipide. Tout est à l'effigie du non jeu de Joaquin Phoenix (autrement dit fade). Comment voulez-vous y croire une seconde quand même l'empereur n'y crois plus ?

C'est tout bonnement incroyable comment à ce point on ne ressens aucune émotion par l'absence totale d'expression de Napoléon.

C'est bien simple exactement comme lui j'en ai eut rien à foutre de tout. Ce phénix s'emmerde dans son rôle, il ne prend plus son envol, il ne renaît plus de ses cendres, il se laisse consummer pitoyablement.

Vraiment ça fait peine à voir, lui qui nous avait bluffé avec son Joker, lui qui s'était fait justement connaître en tant que Gladiator (de ce même Scott).

C'est pas beau de vieillir je le confirme. Ridley et Joaquin font n'importe quoi.

Quel gâchis...

J'ose même dire que c'est le contraire de Gladiator, un retour à la case départ.

Comment peut-on se planter à ce point avec ces 2 grosses figures ? Quand il n'y a ni la tête (Ridley Scott), ni les bras (Joaquin Phoenix), il n'y a plus de corps à l'histoire, celle-ci ne prend plus vie ; le coeur n'y est plus. Scott a t'il oublié ce qu'est faire un film ?

Les transitions sont chaotiques, complètement brutale, avec des coupures qui nous laisse sur notre faim (On passe du coq à l'âne). On dirait que Ridley Scott à totalement oublié qu'il y'a un début ou un milieu, et surtout une fin dans chaque séquence.

Je n'en pouvais plus de la relation avec sa femme qui ne cesse de tirer sur la corde (au cou).

Enfin mais merde quoi, on paye pour aller voir un film sur Napoléon, et on a le droit à une relation sans intérêt d'un soap opéra dans le fond qui n'embellie pas la forme (exactement comme le film Eiffel, sauf que là la forme n'y était pas non plue).

Ridley Scott me fait beaucoup de peine, à tel point que j'ai envie de lui offrir Napoléon pour les nuls que L'histoire de France pour les nuls (avec toujours Napoléon en couverture).

Parce-que oui tout n'est pas à jeter en pâture au peuple français. Le style visuel bien connue de l'anglais fait toujours mouche, y compris pour nous filmer nous les frenchies. Un bon film à costumes et de décor, ce qui est juste le propre du cinéma historique (des biopics d'époque).

Mais tout ceci est un gros gâchis, par ces enchaînements listes par listes sans aucune reliure des exploits de Napo qui pique du nez, qui semble ailleurs, pire indifférent lui une de nos figures contrastées sans aucun contraste (même avec les jeux de lumières, vu que la forme prime sur le fond).

Là où Scott ajoute de la contradiction sont pour les scènes d'exécutions. On pourrait penser qu'il met des musiques à contrepoints, mais il n'en est rien.

Un espèce de vieux french cancan ringard complètement hors-contextes et kitsch ; Ridley pense ici comme l'américain moyen avec ses préjugés sur la France (un peu comme voir le début de Team America).

Vous l'aurez compris c'est donc un bad buzz amplement mérité (Je parle anglais pour Ridley).

Au fond aller voir Napoléon c'est comme écouter un vieux prof d'histoire fatigué qui passe son temps à radoter. Quoi de plus triste surtout dans une pareille discipline, d'avoir en face de vous un connaisseur amorphe incapable de rendre vivante l'Histoire (avec un grand H), incapable de transmettre sa passion auprès des jeunes générations censés ne pas reproduire les même erreurs passées (car un peuple qui ne connaît pas son histoire est condamné à la répéter. Comme ici avec de telles erreurs historiques et surtout artistiques. Clairement pas un exemple à suivre).

Un prof monotone à la voix monocorde...

Je conclurai que Napoléon est un anti Gladiator. Anti-fun, Anti-Historique, Anti-Artisitique, Anti-épique/epic, bref anti-tout.

À force de perdre des batailles (les Aliens), il va finir par perdre la guerre (retour en échec), et tout juste être exilé comme Napoléon (pour de bon).