On croise parfois des films intéressants, dont on perçoit les indéniables qualités, mais qui ont simplement le tort de ne pas nous "parler" à titre personnel.
C'est le cas de ce "Nettoyage à sec", film singulier au propos pertinent, mais dont les thématiques me passent un peu au-dessus de la tête, et dont aucun personnage n'est parvenu à provoquer une véritable empathie chez moi.


C'est surtout la première moitié du récit qui m'aura laissé froid, avec des personnages caricaturaux et des "péripéties" assez insignifiantes. La deuxième partie sera nettement plus convaincante, chaque protagoniste dévoilant une certaine complexité, et connaissant une évolution satisfaisante.


On est dès lors plus sensible à l'atmosphère provinciale mise en place par Anne Fontaine, dont c'est seulement le troisième long-métrage : la réalisatrice installe son décor dans la bonne ville de Belfort, bourgade isolée à proximité de la frontière suisse, où la pression sociale est forte au sein de la petite bourgeoisie locale, composée de commerçants.
D'ailleurs la métaphore centrale s'avère fort pertinente, notre père de famille étant propriétaire d'un pressing : il s'agit d'être clean, de bien effacer les taches - au propre comme au figuré...


L'occasion de souligner la belle interprétation générale, à commencer par Charles Berling, impeccable en français moyen légèrement coincé, dont le perfectionnisme confine à la névrose. Un peu trop âgée pour le rôle, Miou-Miou ne démérite pas, tandis que Stanislas Merhar se montre plutôt à son avantage dans un rôle franchement pas évident.


Au sein de la riche filmo inégale d'Anne Fontaine, "Nettoyage à sec" est une œuvre dans la veine de "La fille de Monaco", avec lequel il partage un cadre urbain atypique, un triangle amoureux et une issue dramatique (dommage d'ailleurs que le dénouement apparaisse un peu expédié).
Hélas, ce triangle-là m'aura nettement moins captivé que le trio Luchini - Zem - Bourgoin, le charme juvénile à l'époque de la jolie Louise n'y étant sans doute pas étranger.

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le 31 janv. 2021

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Val_Cancun

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