Télé-réalité

Franchement, ce cinéma de contestation des années 70 me manque terriblement. La satire mordante de Sidney Lumet sur la télévision et la collusion entre médias/politique/argent est jubilatoire du début à la fin. Elle se révèle juste et se démarque par une liberté d'expression qui laisse rêveur. Car il s'agit là de critiquer pleine face ces conglomérats audiovisuels, vampires des points d'audience dont la seule foi est celle du racolage. Leur moralité s'arrête là où commence le profit : s'il faut mettre un prédicateur maboul en prime time pour faire grimper l'intérêt national, qu'on le fasse ! Mais si celui-ci critique le système capitaliste, là rien ne va plus.

Ainsi vogue une chaîne d'information, aux dirigeants aussi volatiles que ses téléspectateurs également pointés du doigt pour leur attirance envers le sensationnel. Dans cette jungle, la programmatrice aux dents qui rayent le parquet interprétée par Faye Dunaway ne peut cacher le vide de son existence frigide. A l'inverse de William Holden, qui joue un vétéran terre à terre dont la carrière fut bercée d'idéalisme journalistique. En ouvrant les yeux sur cette ère moderne de la TV, il tente de garder son humanité du mieux qu'il peut malgré ce qu'il traverse.

Network reste remarquablement d'actualité. La TV, on y revient toujours. Ses rouages sont programmés pour influencer quiconque la regarde. Un pamphlet très impressionnant, aux dialogues remarquablement écrits et aux performances d'acteur mémorables. Le nec.