Bancal et génial, "Network" part dans tous les sens.

C'est d'abord la chronique d'un homme tronc qui, viré du jour au lendemain, revêt la tunique de prédicateur cathodique et millénariste, appelant à un sursaut démocratique tout en se roulant dans le poujadisme le plus crasse.

C'est aussi l'histoire de son ami et ex-patron, reporter à papa du golden age de la télé américaine. Désabusé, il lâche son taf et s'entiche d'une jeune blonde workaholic, directrice des programmes dont les dents rayent le parquet, tout en sachant que cela n'ira pas loin.

Paradoxalement, cette love-story qui plombe régulièrement le récit (pas assez assumée?) donne lieu à la plus belle scène du film. Celle d'un vieil homme qui sent la mort approcher et regrette que cette aventure sans avenir ait brisé sa femme et sa vie de famille.

Si la critique de la télévision est justifiée et maline, elle n'apprend pas grand-chose. Idem pour la charge contre les multinationales et autres hedge funds qui ont poussé l'Etat nation dans les orties. Mais ça fait pas de mal de rappeler des évidences.

Par contre, la fin est cataschtroumpfique (putain, c'est Tim Robbins le terroriste) et vient décrédibiliser l'ensemble. Et qu'on vienne pas me dire que c'est le point ultime de la course à l'Audimat. C'est surtout une fin facile...
Marius
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le 30 nov. 2010

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Marius

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