Si la comédie évoque davantage les racines du cinéma chinois et Hong-Kongais, cette nouvelle œuvre s’ajoute au catalogue du progrès et des tentatives pour produire du neuf. Benny Chan brise une série de films qui a porté Jackie Chan dans des grandes cascades et courses poursuites. Il fallait se mettre à jour et il se propose une nouvelle lecture d’un thriller à l’aura dramatique.


L’entrée en matière du film impose u ton rare, chez l’acteur vedette, que vante essentiellement pour ses performances physiques. On nous ancre rapidement dans la réalité et nous sommes priés de ne pas trop changer de registre en cours de visionnage. La sensibilité domine l’action, bien qu’on ne boude pas notre plaisir. Mais l’extravagance est surtout préservée pour le dernier acte, avec beaucoup plus d’éclaircis. L’ambiance de gangster modernes est de rigueur dans l’aventure qui arrache plus de choses qu’il ne récompense chez les personnages au passé tragique. Et une fois que le fond est atteint, on ne peut que remonter une pente d’espoir, tout en acceptant que le sacrifice n’est pas uniquement une décision individuelle, elle est commune.


On met en avant une éducation négligée de jeunes adolescents qui trouvent refuge dans le numérique et les bêtises. L’âme du projet soutien le fait que tout le monde doit avoir un soutien moral pour pouvoir avancer, notamment dans les moments difficiles. On découvre ainsi un groupe de jeunes aux attentions malsaines, par seules espoir qu’on les remarque. Un jeu de vengeance se dessine alors peu à peu et Jackie Chan donne à l’inspecteur Wing ce qu’il faut en justesse pour que l’on comprenne son blocage. Son partenaire inattendu, Fung (Nicholas Tse), se présente comme le messie qui soulagera la peine de chaque protagoniste qui se couvre de leur malheur. Son point de vue bagarreur et dynamique fait de lui une personne étonnamment vive et sage malgré sa spontanéité et son énergie qu’il canalise très peu. Au niveau du contrôle, c’est surtout l’expérimenté Wing qui devra vivre avec son temps et repartir sur de nouvelles bases, là où le mal s’est permis de s’installer.


Noble est celui qui garde un œil sur le passé, mais sage est celui qui entretient l’avenir. Wing évoque cette transition avec prudence. « New Police Story » ne dévie pas d’un schéma classique mais sa force est ailleurs, à la fois dans l’art du spectacle et l’art d’émouvoir quand il le faut. Cependant, les méchants auraient mérité un développement plus approfondi, ce qui comblerait certains vides. Leur motivation reste toutefois cohérente, mais ne semble pas plus marquée que cela. On survole tant d’étapes et finalement c’est sur les épaule de Jackie Chan que l’on confie toute la responsabilité émotionnelle. Ce fonctionne un temps, certes, mais la redondance, comme l’alcool n’est pas bon pour son personnage qui n’arrive pas à se pardonner. Il vient un moment où il faut trancher avec l’humour qu’on lui assignait souvent, tout en frappant dans tout ce qui bougeait. Quoi qu’il en soit, le maître cascadeur revient avec du vertige et de la rage afin de matérialiser une œuvre poignante et puissante.

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le 21 mai 2018

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