Je l'avais vu en début d'année dans un mauvais mood et j'avais fini par lâcher. J'ai eu tort. Qu'est-ce que ce film est beau !
Émouvant de parce qu'il dit sur la relation à nos parents et surtout, à notre mère. Le poids des obligations filiales, la peur et l'envie de voir ses enfants prendre leur indépendance, faire leurs propres choix, partir loin. La manière qu'a Akermann de lire des lettres aussi banales, avec la plus grande simplicité, tout en gardant le son de ses prises de vues... Ça laisse notre imagination faire le reste et nous pousse à mettre beaucoup de nous dans ce film. C'est sans doute l'un des plus beaux scripts de l'histoire du cinéma.
Ensuite, il y a son dispositif. Simple et magnifique. Juste la vie dans les rues de New York, du centre des affaires au Bronx. On voit la vie des gens. J'adore ça ! Voir un vieux chercher à fuir la caméra dans une rame de métro, des gamins taper dans une balle avec une batte peu standard, un père de famille saluer la caméra à un feu rouge... C'est une plongée dans une ville terrifiante, sans cesse changeante, mouvante. On comprend la peur de sa mère tout en se disant que c'est peut être irrationnel au vu des images que capte Akermann. Un quotidien banal dans des rues infinies, à toutes heures, des gens qui vont au travail ou des enfants qui jouent... La vie quoi.
Et ce long plan de fin tout en grisaille m'a fendu le cœur. Je connais peu sa vie mais ce départ, en nous lisant une lettre de sa mère qui demande son retour, me donne le sentiment qu'elle sacrifie son rêve pour sa mère. Ça m'attriste. Mais "ta maman qui t'aime" est la plus belle phrase qui m'était donnée d'entendre dans un film !