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Deux heures et vingt minutes.

.

Il n’en fallait pas plus, il n’en fallait pas moins,

Pour peindre l’abandon d’une fratrie à sa solitude,

Pour s’accaparer le vide de ceux qui n’ont plus rien.

Pour l’appréhension du temps écoulé, son amplitude

.

On le sait, les images parlent plus que les mots.

C’est donc avec pudeur que Kore-Eda, efface la distance entre l’adulte et l’enfant.

Il rend palpable son désarroi, par la captation de précieux instants,

Qui initient la prise de conscience. Il se met à son niveau.

.

Au milieu du plus noir, il choisit le beau.

De légères respirations permettent de se préparer aux coups que l’on attend.

La tragédie est là, mais Akira, Kyoko, Shigeru et Yuki restent droits, unis, vont de l’avant.

Malgré l’absence d’espoir que l’on allège leur fardeau.

.

Par cette histoire des laissés pour compte,

C’est la société japonaise que l’on démonte.

Comment peut-on être cette mère éhontée, indisposée à assumer sa portée?

Comment peut-on être ces voisins aux œillères volontaires?

Comment peut-on être cette mégalopole qui refuse de voir, qui ne souhaite pas y croire?

.

Le casting, parfait, véhicule toute la beauté et la tristesse du récit.

La délicatesse du cinéaste évite les affres du pathos par une échelle rétrécie.

La poésie du film finit d’achever le spectateur, qui se liquéfie.

Créée

le 4 juin 2024

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Frakkazak

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