Un homme blond change la couche d'un bébé dans un parc new-yorkais sous le regard d'émigrées latinas qui lui trouvent un air de ressemblance avec un acteur de telenovela. Et pour cause. Après notamment Le dernier été de la Boyita, le troisième film de l'argentine Julia Solomonoff est une chronique, cette fois d'un exilé volontaire, et temporaire, l'un de ses compatriotes qui compte faire évoluer sa carrière, tout en essayant d'oublier une aventure sentimentale. Nobody's watching est de plus en plus mélancolique au fil des minutes, trouvant un rythme presque languissant alors que son héros a un emploi du temps très chargé, vie trépidante dans la Grosse Pomme oblige, le plus souvent consacré à de petits boulots, comme celui de nounou pour ses amies. Le héros du film n'est plus vraiment acteur, n'est pas père et est-il encore latino, du fait de la couleur de ses cheveux ? Son identité devient de plus en plus flou malgré sa volonté et un certain optimisme de façade. Nobody's watching, en dépit d'une mise en scène sans trop d'éclat, parvient à faire sentir au spectateur le déracinement de son personnage et sa solitude qui ne fait que s'amplifier. Sans chercher à tout prix l'émotion et plutôt subtilement. Un cheminement triste et douloureux qu'elle n'accentue jamais et traite avec infiniment de pudeur.

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le 29 mars 2018

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