Des metteurs en scène prétentieux qui n'ont pas digéré leurs influences

Beurk! Et dire que je m'attendais à quelque chose un tant soit peu lynchien... Mon pauvre garçon, ce cinéma-là a bel et bien disparu à Hollywood!

Nocturnal Animals raconte en réalité deux histoires parallèles : à ma droite les affres existentiels d'une haute-bourgeoise dans le New York froid et triste des réceptions d'art contemporain dépersonnalisées, qui sombre dans la nostalgie et l'obsession d'une mère toxique qu'elle ne voudrait pas imiter ; à ma gauche une banale et ultra-prévisible histoire de rape and revenge vue de la perspective du mari, avec la finesse d'un mauvais thriller des années 1970.

Une dose de romantisme bien ténue lie les deux histoires, mais sinon rien. Les plus imaginatifs pourront imaginer que la deuxième histoire est une métaphore de la première, mais ça casse vraiment pas des briques.

Du coup, Nocturnal Animals ne convainc sur aucun tableau. On en a marre des tourments psychologique de personnage creux, de pâle copie d'autres films (Nicolas Winding Refn...) eux-mêmes balourds mais bien mieux mis en scène. On en a marre des histoires schématiques œil pour œil, dent pour dent, sans une once de sous-texte social, de personnages écrits ou de fibre cinématographique. L'addition des deux, au lieu d'enrichir le film, le rend encore plus nauséabond.

Je vais paraître sectaire, mais il y a des codes pour un film d'horreur, pour un thriller, pour un drame. On peut les casser, mais il faut le faire pour une bonne raison, pour personnaliser encore plus le propos, pour en faire quelque chose d'unique. On ne peut pas mélanger une histoire brute de décoffrage à la Dernière maison sur la gauche avec un semblant de message existentiel à peine esquissé.

Le professionnalisme des acteurs ne fait rien à l'affaire. Le seul mérite d'un tel film est d'encourager à revoir des films qui eux voulait dire quelque chose.