Un faux péplum biblique qui cache une fable écologique radicale d'une extrême noirceur.
Noé est un film très particulier. En émettre un avis objectif est alors un exercice difficile. La réalisation est, comme à l'habitude d'Aronofsky, de qualité. Les acteurs sont aussi excellents, Crowe en tête dans son rôle d'illuminé. L'histoire de Noé est relativement fidèle à celle racontée dans la Bible. En somme, tout concours pour faire de Noé, en l'apparence, un blockbuster solide qui plaira à tout le monde. La réalité est tout autre. Noé est en fait une fable écologique radicale, d'une extrême noirceur, même si la fin est plutôt positive. Il dénonce et remet en cause l'existence et l'utilité même de l'Homme sur Terre, véritable parasite, suite à ses agissements et à la destruction progressive de la Terre dont il est le seul responsable. Mais le film ne le fait pas dans la dentelle : aucun Homme n'est pur, innocent, y compris Noé et sa famille. Le film en devient alors vraiment dérangeant, notamment par la violence morale qu'il dégage et le personnage central de Noé, véritable illuminé de Dieu possédé par sa mission de purification basée sur l'éradication de la race humaine afin de construire un monde nouveau, débarrassé de toute humanité. Noé est un film puissant, dont on ne sort pas indemne, mais qui laissera un arrière goût d'étrangeté, de malaise, de dérangement. Ce film, malgré le fait qu'il ne soit pas d'une violence physique poussée, ne sera pas recommandé à tous les publics. On ressort du visionnage de cette œuvre à la fois satisfait, frustré, sonné, étonné, perplexe et dubitatif. Mais pour les plus cinéphiles, le nom du réalisateur suffit à se dire : "il fallait s'y attendre".
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