Ce que je redoutais en le commençant n'a finalement pas eu lieu: avant même sa récompense le projet trimbalait sa carte de visite "film à statuette": chez moi régulièrement, mais pas toujours, synonyme de somnifère.
Ça pourrait se résumer à une vulgarisation sur la vie nomade. Les personnages expliquent tour à tour à Fern (la "novice" du milieu) comment ne pas mourir à l'abandon dans un environnement où elle sera toujours en déplacement.
Le film est en majeure partie fait de ça : des rencontres avec des personnes âgées, qui racontent leur vie et pourquoi ils ont choisi de finir leurs jours à bord d'un camping-car ou d'une camionnette. Chacun tente de survivre via des boulots saisonniers (préparateur de commande chez amazon, gardien de camp, femme de ménage etc.), seuls compatibles avec leur vie en mouvement perpétuel.
Des rencontres avec des vieux mais détail amusant: on ne montre jamais les pires ronchons. Tout le monde est gentil, affectueux, au pire avec un certain caractère mais jamais désagréable.
Ça frôle le syndrome du film chiant de par son thème, et c'est évidemment contemplatif, ce que les nombreux décors naturels sublimes compensent un peu.
Une des forces (ou entourloupes ?) du film est de travestir un quasi-documentaire en fiction, car plusieurs personnages jouent leur propre rôle: de véritables nomades, dont l'illustre Bob Wells.
Là où ça coince pour moi, c'est que le film semble incertain de vouloir conclure son récit. Ou peut-être que j'ai mal compris et que ça va dans le sens d'un citation du film: on ne se dit pas au revoir, mais à bientôt sur la route.