J'ai pas mal attendu de voir quelques films de Jordan Peele pour me faire un avis sur sa vision du cinéma. De ce recule en est ressorti une certaine résilience critique sur la vision même d'une oeuvre d'art, en l'occurence ici, du 7eme.
"Nope" est pris en étaut dans les réseaux, il divise beaucoup. C'est après de longues lectures que la réponse m'est apparue.
En soi, lorsque nous sommes témoins d'une vision artistique, que nous renvoi-t-elle ? Est-ce nos affects, nos tourments issu de nos expériences, notre histoire ? La lecture que nous faisons d'une oeuvre est l'une des choses les plus subjective au monde. Que dire d'une oeuvre si elle nous laisse indifférent ? Que dire d'elle si, au contraire, elle provoque en nous un sentiment de colère, d'avoir perdu du temps à se persuader qu'elle est pertinente et légitime. Sentiment parfois né d'une frustration croissante sur l'idée du cinéma d'industrie ultra-rentable.
Pour ce qui est de mon avis, "Nope", contrairement à ce qu'exprime la masse des septiques, ne rentre pas (complètement) dans le cinéma médiocre et affamé. Il propose une lecture propre à chacun, même si, comme pour le film "Mother", de grandes thématiques s'en dégage. Si nous laissons un peu de côté cette satir, nous pouvons s'essayer aux interprétations, devenir ce visioneur derrière le quatrième mur. Je pense également qu'il faut rester lucide sur notre pouvoir de consommateur de culture et ce que ces producteurs attendent de nous.
Je reste convaincu qu'il parlera à certain.e.s, j'ai été de ceux-là.