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Malgré un scénario dénué de surprises, jouant sur l'antienne schématique de la relation perturbée père/fils, le film se tient très bien, bâti habilement, sobrement surtout, sans trop d'effets de mise en scène tape à l'oeil. On a droit malgré tout à un générique saccadé très stylisé mais sans réelle signification, à quelques plans de quidams pour planter le décor parfois et des morceaux de musique convenue comme le blues dans la voiture avant un bracage.

Les rapports entre le fils et le père évitent magnifiquement les trémolos dans la voix, les raccourcis verbeux ou les larmichettes virilement et pudiquement essuyées. De nombreux silences et de regards perdus donnent un poids émouvant et aérien à toutes ces scènes entre Gamblin et Giraud.

Les acteurs venons-en parce qu'ils sont le meilleur jus du film. J'ai envie de souligner surtout deux d'entre eux particulièrement. Le petit Giraud d'abord, qui par sa bouille naïve et son regard de chien battu inspire très vite la sympathie et surprend même par instants par sa maitrise. Et puis j'ai la gueule de Gérard Laroche en ligne d'ad...mire. On a coutume de se plaindre fréquemment du manque de gueules dans le cinéma actuel. En voilà une belle, cassée, vociférante, inquiétante et touchante dans le même temps. Mais Laroche n'est pas seulement sa gueule, il est aussi une voix, un regard, un ton particulièrement tranchant et mystérieux, comme dans bien de ses autres rôles. Le trio formé avec Gamblin m'a apporté un plaisir tout cinéphilique, simple et fort à la fois, celui de goûter un temps de travail bien fait.
La mise en scène dépouillée permet aux comédiens de faire le spectacle en quelque sorte. Tout en finesse. En petites touches éparses.

J'ai noté les nombreux plans de nuques (d'eunuques?, non! de nuques!) pour mettre sans doute dos à dos les personnages ou pour faire sentir les coups (les cous?, non les coups!) à l'âme et au corps qu'ils ne manquent pas de s'administrer.

En somme un film à la facture quasi classique mais qui bataille ferme du côté des acteurs pour livrer un objet de belle facture au regard du spectateur.
Alligator
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le 1 janv. 2013

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