Valérie Donzelli joue une architecte travaillant dans un cabinet, avec un ex-mari qu'elle n'arrive pas à quitter, le retour d'un amour de jeunesse, et les diverses pressions de son employeur, le tout dans une vie mené à tambour battant. Par un concours de circonstances, elle va être chargée de la rénovation du parvis de Notre-Dame, mais ses choix esthétiques vont susciter la consternation générale.
En 2011, je disais déjà à quel point La guerre est déclarée relevait de l'hallucination collective, et les faits semblent me donner raison, car il est désormais totalement oublié, comme l'ensemble de l'oeuvre de Valérie Donzelli. Alors oui, j'aime beaucoup L'amour et les forêts (dont l'apport au scénario d'Audrey Diwan a été déterminant), mais tout ce qu'elle réalise relève du petit, voire de l'anecdotique. Là, Notre dame est un peu dans le même cas, avec une histoire qui relève plus du conte, avec la façon ridicule dont est menée la maquette jusqu'à la mairie de Paris, obtenant de fait les subventions alors que cette pauvre architecte n'avait rien demandé, et ce phrasé qu'ont les personnages qui semblent tous parler faux, comme s'ils parlaient deux tons au-dessus. Et que dire de la scène muette ou celle en comédie musicale... Mais ceci dit, tout n'est pas à jeter, comme les apparitions de Pierre Deladonchamps quand il fait ses interventions en tant que journaliste devant Notre-Dame, la fameuse visualisation en réalité virtuelle du projet de rénovation où la forme évoque très fortement quelque chose de phallique, et le fait que ça renvoie à du Emmanuel Mouret, sans le charme de ses premiers films.
Disons que Notre dame évoque plus la légèreté de La reine des pommes ou Main dans la main, mais je pense que Valérie Donzelli n'est pas vraiment faite la mise en scène.