Vous n’êtes pas sans savoir le drame qui est arrivé à Notre-Dame en 2019. Un gros incendie qui a été suivi de près par les journalistes et dont tout le monde parlait. 15 heures d’incendie à contrôler pour les pompiers sur deux jours, ça ne laisse pas indifférent quand ça touche un de nos monuments les plus historiques. Puis, Jean-Jacques Annaud décide alors de faire un long-métrage fictif sur cette catastrophe qui est arrivé. En soi, pourquoi pas sur le papier. L’idée d’avoir un long-métrage fictif sur le sujet n’est peut-être pas le meilleur choix mais il a de quoi intéresser. Et donc, est-ce que ce long-métrage est une grande réussite ? Financièrement, oui mais artistiquement, c’est loin d’être si grandiose malgré de très bonnes idées à retenir dans la réalisation.
Alors que Notre-Dame est rempli de touristes, un début d’incendie se déclare sur la toiture de Notre-Dame. Les pompiers se mobilisent alors pour faire tout leur possible afin de sauver la cathédrale de Notre-Dame de Paris.
Positif
- Le long-métrage démarre par l’arrivée d’un nouveau responsable alerte incendie qui démarre son nouveau poste avant que tout le monde (ouvriers et touristes) n’arrivent à Notre-Dame. C’est une introduction plutôt pas mal pour démarrer ce long-métrage et nous donner envie de savoir comment ce drame va commencer.
- Question mise en scène, c’est intéressant. A travers celle-ci, on ressent une certaine fascination du réalisateur pour avoir mis en scène cet incendie (surtout vu la manière dont il l’a fait). Mais bon, il y a une réelle mise en scène travaillée dans ce long-métrage et ça se sent.
- Ce n’est pas l’évolution des personnages qui intéresse (vu qu’ils n’en ont pas besoin) mais plutôt de la situation. La manière dont l’incendie prend de l’ampleur et les problèmes que ça pose pour essayer de l’éteindre, ça fonctionne bien.
- Le jeu d’acteur est bon. Quel que soit l’acteur ou l’actrice à l’écran, on sent que le jeu d’acteur de chacun et de chacune arrive à nous convaincre dans leur personnage, même les petits rôles.
- Le symbolisme fonctionne surtout par rapport à Notre-Dame et ce que cette cathédrale représente pour pas mal de personnages. Vraiment, le symbolisme marche bien dans ce long-métrage.
- Il y a des éléments inattendus qui marchent bien. Que ce soit dans le déroulé de l’incendie ou de certaines choses qui arrivent à coté, on arrive à être surpris par certains éléments du long-métrage.
- En vrai, ils ont assez bien retranscrit l’aspect réaliste de certaines choses comme la ville de Paris avec ses embouteillages par exemple ou encore les touristes qui affluent dans Notre-Dame.
- Question tension, ça marche. Que ce soit pour la cathédrale ou pour les pompiers qui vont au cœur du danger, on ressent réellement du danger pour eux dans les différentes situations.
- Question décors, c’est réussi. La plupart des décors du long-métrage, extérieurs avec Paris ou intérieurs des lieux de Notre-Dame sont assez réussis et visuellement convaincants.
- Les musiques sont intéressantes. C’est un détail mais les musiques de ce long-métrage sont réellement bien travaillées et racontent bien ce qui se passe à l’image.
- Les costumes sont assez convaincants. Que ce soit la tenue des pompiers ou des touristes, on sent que les costumes ont été gérés comme il se doit.
- Le final est assez mignon à voir. Même en sachant la fin, conclure de cette manière est une bonne idée en soi.
Négatif
- Est-ce que le genre de la fiction était le plus idéal pour ce long-métrage ? Ce n’est pas sûr. Même si on sent une fascination du réalisateur pour cet incendie, le genre fictionnel n’était peut-être pas le meilleur moyen de raconter cette histoire. A la limite, il aurait pu faire une docufiction, un film qui se base sur des évènements réels en y ajoutant des éléments fictionnels, mais non. Ici, on a vraiment l’impression de ne voir qu’une fiction et ce malgré la présence de vrais reportages lors du véritable incendie.
- Un des soucis majeurs du long-métrage, presque tous les personnages sont invisibles. C’est un détail mais il y a de fortes chances que vous ne reteniez pas les personnages ici, en dehors de Jean Gabin qui est un comédien de doublage connu ou Pierre Lottin qui joue un bon pompier. Enfin, même si Notre-Dame est LE personnage central du long-métrage, c’est tout de même dommage qu’on oublie les autres aussi facilement.
- Est-ce que Jean-Jacques Annaud fait un petit focus sur les grades des pompiers ? Non parce que, on a trois à quatre plans de certains pompiers haut gradés qu’on a déjà vu. C’est un détail mais était-ce réellement nécessaire de le faire autant de fois ?
- Les effets spéciaux ne sont pas écœurants mais il y a quelques séquences où ils piquent les yeux. Par exemple, un traveling arrière de la charpente alors que la fumée l’envahit, le plan est sympa mais les effets spéciaux de ce passage piquent un peu.
- C’est bien construit mais certains passages nous donnent la sensation que le long-métrage se veut un petit peu longuet. Enfin, ça, ça doit dépendre des différents types de spectateurs qui le visionnent.
- Évidemment, on connaît déjà le final du long-métrage. Si vous avez suivi le drame en 2019 (et c’est certain que c’est le cas), vous savez déjà comment ça va se terminer donc aucune surprise.
- Autant la tension fonctionne, autant l’émotion manque un peu d’impact. On suit quand même l’incendie d’un monument historique de France mais ça manque d’émotion, dommage.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Le fait que le long-métrage nous montre une équipe qui tente d’arrêter l’incendie et une autre pour sauver LE trésor de Notre-Dame, c’est pas mal. Ça ne nous sort pas du film là, ça a du sens lié à cet incendie. Sans parler du nombre de clés et le système pour ne pas s’emparer de la couronne d’épine, c’est dingue.
Un truc regrettable, c’est que certains éléments mis en place sont rapidement déjoués. Par exemple, quand les pompiers sont coincés à cause de la porte qui s’est refermée à cause du vent, la situation est déjouée un peu trop rapidement (comme le problème de serrure avant ça d’ailleurs).
La manière dont la mise en scène met en place plein de petits éléments qui prendront leur sens pour l’incendie et la difficulté à l’arrêter, c’est vraiment bien fait. La cigarette poussée dans la charpente par le vent, le plomb liquide qui perce les tuyaux…
Le final se concentre sur la petite fille qui voulait allumer son cierge et dont on le voit toujours allumé parmi les autres dans Notre-Dame. Bon, ça fait un peu irréaliste mais pourquoi pas.
Au final, Notre-Dame brûle n’est pas un long-métrage qui marquera les esprits mais c’est tout de même un long-métrage dont on sent la fascination du réalisateur pour ce qui s’est passé. On a une mise en scène bien gérée, un déroulé intéressant de l’incendie et de certains évènements, des acteurs qui arrivent à convaincre et des décors réussis avec des belles musiques. Après, il est vrai que le déroulé final est un peu prévisible, que le genre « fiction » n’est peut-être pas le mieux choisi pour raconter l’histoire et que les personnages sont vite oubliés. Malgré tout, il faut reconnaître que ce long-métrage a un petit quelque chose qui vaut le coup d’œil. Ca aurait pu être bien meilleur mais c’était tout de même intéressant à découvrir au moins une fois (même si ça nous rappellera la véritable tragédie).