Le plus parisien des cinéastes américains nous offre avec ce Nouvelle Vague un objet de cinéphilie pure, curieuse et ludique, toujours malicieux, amusant et attachant. A travers le récit du tournage d'A bout de souffle et le portrait de son réalisateur, (JLG, figure mythique bien trop humaine vu ses (nombreuses) poses et crises caractérielles), il déploie une galerie de séquences comme autant de bonbons cinéphiliques, et fait du film et de sa création son propre objet. 
Se monntrant malicieusement dans son générique, Richard Linklater réalise dans un même mouvement un geste d'une belle noblesse cinématographique : offrir à ses spectateurs une truculente galerie de nouveaux visages, et proposer alors, sans dogmatisme, sa propre Nouvelle Vague, sa vision d'une scène artistique émergente dont l'énergie est communicative et les prestations, loin de la pâle imitation, sont à unanimement célébrer.
A l'heure où la nostalgie bornée et stérile des temps passés devient une mélodie mortifère et un argument politique, il faut ici et en grandes pompes célébrer la jovialité et l'enthousiasme de ce film, qui se dévoile alors comme ce qu'il s'annonçait être ; une célébration loyale et sans prétention, d'une émouvante et presque naïve sincérité, de la liberté de créer. 
Tout simplement.