Novocaine
5.6
Novocaine

Film de Dan Berk et Robert Olsen (2025)

Au-delà de son concept séduisant (l'immersion un banquier en costume cravate, mais souffrant d’une insensibilité pathologique à la douleur, au sein d’un film d’action ou il aura à en découdre avec de vrais badass), "Novocaine" était attendu pour sa propension à utiliser Jack Quaid et son image lisse de gendre idéal en tête d’affiche dans le rôle de presque super-héros « badass », qui n'est pas sans rappeler la partition déjà esquissée par l’acteur, mais dans un rôle secondaire dans la série « the Boys ».


Compagnon de la robote- compagnone , dans le récent et quasi éponyme « Companion » ( ??) , autre film à concept du millésime ciné 2025, ce fils de... (Dennis quaid et meg Ryan) s'érige lui-même en personnage conceptuel, œuvrant avec un bonheur égal en jeune homme maladroit, charmeur involontaire, empêtré dans une timidité un peu feinte touchant ces dames droit au cœur, ou bien capable/coupable de colères voire de sursauts de violence inattendues. Bref l’archétype du personnage attachant mais complexe dont aime se goinfrer le cinéma fut-t- il d’action ou comique, comme l’objet qui nous occupe ici ; et qui, dans une première partie construite avec malice, interpole Nathan, en banquier solitaire, visiblement mal à l’aise avec les rapports humains et plus encore avec les rapports de séduction, succombant aux charmes de la jolie (et entreprenante) Sherry, hôtesse d’accueil de l’agence.


Mais à l’instant même où le récit ébauche cette belle alchimie entre deux êtres touchants (évidemment Shelley un peu à la dérive émotionnellement expose également ses fêlures), il ouvre également sa boîte de Pandore et laisse échapper les effluves d’un actionneur réjouissant, Nath s’élançant résolu mais maladroit, dans une course effrénée à la poursuite de dangereux et probablement malodorants braqueurs qui ont dans leur fuite kidnappé sa blonde.

Le concept, initié d’abord habilement, -l’analgésie congénitale du jeune homme, malédiction qui peu à peu prend la forme d’un super-pouvoir- érige le frêle Nath, en apparence inapte au combat en redoutable justicier, résistant à la violence d’adversaires rompus à des joutes pas tout à fait chevaleresques. Les ressorts aventureux et comiques engagés par la situation classique mais aux ressources inépuisables du personnage engagé à contre-emploi hors de son contexte, donne lieu à quelques scènes d’action réjouissantes et rythmées (échevelées).


Pourtant, le concept atteint rapidement sa limite, peine à se renouveler en dépit de quelques menus retournements et finit par échouer dans une forme de répétition. Malgré la réalité des blessures infligées à un corps insensible mais nullement invincible,

Il est rapidement acquis que les dommages n’auront pas d’incidence vitale, et le ton devenu cartoonesque n’ôte pas le sentiment d’assister à un long supplice d’un corps sans douleur,

chaque nouvelle scène faisant finalement office "de bis, ter quater répétita" dans un objet à la fin inéluctable et désormais sans enjeu.


Yoshii
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le 24 mars 2025

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Yoshii

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