Predator, version Roger Corman (dès qu'on voit son nom au générique, on sait dans quelle galère on s'embarque), et c'est très, très, très mauvais. Le film s'ouvre sur un enchaînement de plans statiques de jungle, rapidement interminable, puis on découvre deux agents du FBI qui ont des lunettes bien trop grandes (pauvres acteurs), puis cela explose dans les tous les sens (mais qu'est-ce qu'il se passe ?!!) et on voit la bestiole directement. Enfin... La "bestiole"... On a failli crever de rire (nerveux) en découvrant un acteur affublé d'un costume de plastique rigide avec un visage de Quasimodo plongé dans un bain d'acide, et qui se serait pris une porte sur le nez (d'où l'air benêt de la créature). Impossible d'avoir peur de cette chose qui a l'air de calculer les décimales de Pi en permanence, avec le plastique qui bringuebale et l'acteur qui est enfermé dessous qui essaie péniblement de poursuivre les victimes (qui ne courent pas trop vite, donc). Pour les bruitages de la créature, rien de tel qu'un cri de ptérodactyle repris d'un autre film (on ne sait pas lequel, mais ça ne doit pas être un chef-d’œuvre), ce qui ajoute au côté nanardesque (navet, plutôt) de cet O.G.M.. A ce titre, pour meubler son nanar pénible et laborieux, Corman a eu une idée de génie (comme d'habitude, quand il s'agit de trouver des scènes pas chères et chronophages) : multiplier les scènes des gus armés en pleine jungle qui disent "Oh, j'ai entendu quelque chose, par là !!!" / "Où ça ?! Où ça ?!" / "...Ah non, c'est un singe.". Ce genre de "méprises" qui font gagner du temps deviennent vite redondantes, visibles, et l'on est content quand arrive ponctuellement la sous-intrigue des aventures du petit garçon avec son Golden Retriever nommé Einstein parce qu'il sait désamorcer les bombes à "fil rouge, fil bleu" (on vous promet que c'est dans le film), et on soupire de joie quand arrive le final copier-coller de celui de Predator (
le héros qui met des pièges partout, la bestiole qui ne tombe pas dans le panneau, baston entre muscles, et victoire du gentil
). Seule différence : la bonne grosse baffe que se prend le gamin quand il essaie d'intervenir (avec un bon vieux "chplafff" très bien bruité... C'est évidemment ironique). Bref, O.G.M. ne mérite pas le coup d’œil, il y a des Corman bien plus inspirés que cette triste resucée de Predator. Finalement, même les films sont meilleurs sans OGM.