Comment appelle-t-on un film de cow-boys brésilien fade et inutilement compliqué ?

Le western possède son lot de chef d’œuvres et le genre n'est aujourd'hui que très peu représenté dans les productions qui voient le jour. Pourtant, de bien belles choses continuent de se faire qu'on passe des frères Coën à Tarantino en faisant une longue escale chez Andrew Dominik pour un magnifique requiem de Jesse James.

Dans O Matador, le western se décline à la sauce brésilienne sans aucune identité loin de ce qu'avait pu le faire le coréen Kim Jee-woon avec son bon, sa brute et son cinglé. Dès les premières minutes, on sent les appels du pied grossiers aux grands classiques du genre qui pourraient passer pour des clins d’œil timides destinés à charmer le spectateur si le tout n'était malheureusement pas si brouillon.
Cette histoire nous est racontée par un très mauvais narrateur et le scénario va se fondre dans ce récit qui manque de liant. Avec très peu de personnages, on arrive au début à être perdu en se demandant où est ce que tout cela va nous emmener ? On se doute que toutes ces digressions ont un but mais elles ne semblent être là que pour retarder l'évidence de cette histoire qui nous est contée et broder un certain suspense autour de la révélation finale.
Filmé sans détourner le regard, la violence directe et brutale que le réalisateur prend le parti de montrer ne sert aucun objectif particulier et elle ne suscitera rien d'autre qu'un léger dégoût pour les plus sensibles. Mais au delà de cette plastique crue, Marcelo Galvão oublie surtout de ponctuer son récit de tension. Ici, la mort n'attend pas les personnages, elle les frappe de plein fouet en oubliant de jouer avec eux et en occultant l'essence même du sursis qui immobilisait le spectateur plongé de le regard des duellistes.
Et si le film réussit à séduire légèrement malgré ses faiblesses, dès qu'il se termine, il n'est au final que le reflet d'un ouest terne spaghettis.