C'est un voyou ? C'est un marginal ? Non ! C'est Jeeg Robot !

Quand on est fan d'un genre ou d'un style de film, on rêve de créer son propre film ou série inspiré de ses genres. Ces dernières années, on a eu une vague de réalisateurs qui ont fait leur premier film de cette manière que ce soit dans la S.F (Neill Blomkamp), le thriller Neo-Noir (Ryan Gosling), l'horreur (David F. Sandberg ou chez nous Julia Ducournau) et le super-héro (Josh Trank, jusqu'à ce que la Fox a fait sa pute avec les 4 F). Et au niveau du genre de super-héro hors de Big Two que sont Marvel / DC, on a eu une érosion de films qui traitent le super-héro en tant que genre avant d'être des adaptations de comics, là où la décennie dernière, il y avait une vague pour le meilleur (Chronicle, Incassable, Super) et pour le pire (Ma Super Ex, Hancock). Donc après l'an dernier et le furtif An American Hero, voici le film de super-héro qui le traite en tant que genre avant d'être une adaptation et qui est italien. Et le résultat est à la hauteur du rêve même s'il n'est pas parfait.



Dans la chaleur de l'Italie



Ce fil est très bon et très intéressant car c'est un vrai film de super-héro qui utilise tous les codes du genre tel qu'on les connaît. Dans ma critique de Logan, je suis revenu sur le genre de films de super-héros. Et c'est pour ça que je défendrai toujours les films de super-héros en tant que genre, parce que les gens ne sont pas saouler par les films de super-héros, mais les Marvel ou plus précisément le MCU (ce qui est compréhensible car on ne voit qu'eux ses dernières années et ils reviennent pour 3 films). Le problème est qu'ils oublient bien vite que Marvel n'est pas un genre mais un univers super-héroïque avec ses codes et son style. Voilà pourquoi tout le monde ont été étonné de l'excellence du film Logan qui est estampillé X-Men et le faite que le film a pris le contre-pied des autres productions. Le film de super-héro est un genre très versatile et beaucoup moins codifié que le monde veut le croire et le film Jeeg Robot en est la preuve. Si les codes sont bien présents mais on va y revenir, la réalisation se met au service du genre afin d'en faire un film d'action italien à la limite du film noir. Cela dit, la réalisation se veut fonctionnelle et efficace avec de la mise en scène plutôt classique. Il y a quand même quelques plans stylés hérités des films de gangsters et les scènes d'actions sont télévisuelles mais plutôt bien gérées. Bref, au niveau de la réalisation, cela fait le taffe comme ont dit même s'il y a certaines scènes qui manquent clairement d'intensités alors que d'autre sont vraiment bien d'un point de vue émotionnelle. Cela dit au niveau des personnages, on est dans du bon.



L'anti-héro et le Joker du pauvre



Déjà on a comme héro Enzo Ceccotti (Claudio Santamaria qui même s'il est dans les productions italiennes a aussi tourné chez nous dans Pauline Detective , l'oublié 600 kilos d'Or Pur et ... Casino Royale ? ok) qui est l'anti-héro typique. C'est un voyou discret, misanthrope et fan de porno (oui carrément) qui se retrouve doter d'une super-force et est d'un pouvoir de régénération à la Deadpool car il est tomber dans une partie du Tibre pollué par des produits radioactifs (oui mettez la référence que vous voulez du style Spider-Man, Hulk ou Dardevil). Si au début, il utilise ses pouvoirs afin de mener la belle vie (à son échelle) mais sa rencontre avec Alessia va lui permettre de changer au fur et à mesure. Le réalisateur a déclaré s'être inspiré du personnage de Léon du film éponyme afin d'écrire celui-ci; et il est vrai que les 2 personnages ont pas mal de choses en commun. Cela dit, là où Léon est un tueur charismatique, Enzo est un désœuvré qui vit au jour le jour sans but. Ce qui est pas mal du tout.


Alessia (Ilenia Pastorelli dont c'est son premier rôle) est une fille qui à littéralement une case en moins. C'est une fan de japanimation notamment de mecha et celle qui a trouvé le nom Jeeg Robot pour Enzo. Elle se révélera être un parfait boulet et plus chiante que Mathilda dans le film Léon (je sens que je vais critiquer ce film ça urge), ce qui est voulu et rentre totalement dans le propos. C'est la figure de la fan qui voit en Enzo son héro. Elle me fait penser à l'enfant qui collectionne l'araignée Tim dans les comics Spider-Man. Dans sa folie, elle idéalise Enzo et ses capacités faisant de lui une figure paternelle malgré lui (Par contre elle a quel âge ? Ce n'est pas précisé car il y a quand même une scène de cul entre eux). Et sans vous spoiler la fin, elle sera le déclencheur final de la vie de super-héro d'Enzo.


Fabio Cannizzaro, « le Gitan » (Luca Marinelli) est la nemesis d'Enzo. C'est tout. C'est littéralement ça. C'est un chef de gang, fusion entre le Joker version Health Ledger et Norman du film Léon qui n'est absolument pas respecté et c'est tout. Parce qu'il y a un point qui rend ce personnage génial.


Ce film au niveau des personnages prend exactement les archétypes des films d'actions mais à la lettre tel qu'on les conçoit. Enzo et Fabio ont beaucoup en commun dans l'écriture. Le premier étant un voyou discret qui n'a aucune ambition, le second est un voyou extravagant qui a la folie des grandeurs. Le premier devient un surhomme invulnérable, le second se révèle quelqu'un de fragile qui masque sa fragilité dans ses frasques. Le premier trouvera une personne qui le respectera et le jugera tel qu'il est vraiment, le second se fera de moins en moins respecté par ses alliés. Bref, le film prend à la lettre près les relations protagonistes/antagonistes (bref tout l'inverse des films comme Lucy. Sérieusement Luc tu as vraiment déconné dans ce film). Le plus surprenant est que les évolutions de ses 2 personnages se font vraiment en parallèle alors qu'ils n'ont que très peu d'interactions directes. Ce qui est génial en faite.


Quant aux autres personnages, il n'y a pas grand chose à dire, ils n'ont vraiment que très peu d'incidence sur les personnages principaux et ne servent qu'à poser le contexte et l'environnement des bas quartiers de Rome.



De grands pouvoirs...



Donc avec toutes ses qualités comment est- l'histoire ? Et bien, le film se révèle à la fois bien malgré l'histoire pas parfaite. En effet, l'histoire raconte en 2 heures de temps fait ce que Spider-Man fait 5 min. C'est par contre bien raconté et cela permet d'exploiter le contexte et les relations entre les personnages. Donc même si c'est prévisible, cela reste vraiment bien fait et on rigole des frasques du Gitan (et de ses sbires avec des noms pas possibles) et de la relation entre Enzo et Alessia qui est sympathique. Du coup je n'ai pas grand chose à dire mise à part la fin. L'arc final est superflu.


En effet au bout d'1 h 30 on a la deuxième confrontation entre Enzo et le Gitan qui se solde à la mort d'Alissia et cette dernière meurt en disant à Enzo de sauver les autres. Le Gitan qui a été jeter à l'endroit précis du Tibre et possède les mêmes capacités. Il revient pour défoncer tout le gang qui l'a trahit, utilise une bombe pour faire sauter le stade, Enzo l'affronte et ils sont déclarés morts en apparence (enfin le Gitan meurt vraiment). Mais Enzo a survécu et il décide de devenir le super-héro de la ville avec le masque tricoté d'Alessia à l'apparence (ridicule mais bon) de Jeeg Robot. Fin


Le film aurait pu se terminer bien plus tôt et on aurait une fin parfaite. A la limite, on garde la scène de fin pour rester dans la thématique mais c'est tout. Tout le 3e arc est certes bien réalisé, avec des scènes d'actions correctes et conclut le fait que l'identité secrète de Enzo est préservé (oui pas malin d'utiliser ses pouvoirs en publics sans visage cagoulé), mais cela se révèle en trop et complètement hors de la thématique. Le film a fait donc la même erreur que le film Hancock , sauf que Hancock a rallongé le film parce qu'on sentait qu'ils n'avaient plus rien à raconter. Alors que là, si cela passe bien dans le contexte, cela reste de trop dans la thématiques (bref, c'est comme si à la fin des Indestructibles on voyait vraiment l'équipe se battre contre le Démolisseur; c'est cool sur le papier mais en trop dans le film). Et c'est dommage que le film chute à la fin, même c'est cool de le voir sauver l'A.S Roma.



Bon premier film de super-héro



Alors qu'on est en train d'encenser (ou pas ) les Gardiens de la Galaxie Vol 2, On l'appelle Jeeg Robot est un film à voir surtout que le réalisateur est un fan des Gardiens de la Galaxie, et qui nous rappelle que les films de super-héros ne se limitent pas aux films Marvel (chose que Logan nous l'a rappelé). Même s'il n'est pas sans défauts, c'est quand même un film d'un passionné bien mené et avec une histoire intéressante. Maintenant, je peux m'occuper du Marvel qui vient de sortir.


Version avec 1% de Go Nagai ici

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le 29 avr. 2017

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Neo Cosmic

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