Rétrospectivement, ça annonce pas mal Freaks Out : Même environnement purement romain (Sauf que là où filmer les ruines du forum ou la Via Appia paraissait une facilité, on a ici une Rome populaire et bétonnée qui fait bien moins "décor de cinéma"), même amour pour les marginaux, monstres et autres laissé pour compte. A quoi il faut ajouter une vision moins manichéiste du monde.
Parce que si Mainetti peine un peu à se démarquer des autres films mettent en scène des super-héros amateurs ou débutants, c'est parce qu'il a au moins cette honnêteté : Un mec qui se retrouve un beau jour avec des super-pouvoirs les utilisera plus sûrement pour son propre compte, à son propre crédit, que pour aider les autres. Cette découverte de ses pouvoirs conjuguée à une ouverture au monde (et à l'amûûr), c'est là le vrai coeur du film, et encore une fois, on a un peu du cinéma de Guillermo Del Toro dans cette dimension de grand enfant (enfin, d'ado) du personnage principal. Un perso auquel Claudio Santamaria (qui joue donc l'homme-bête de Freaks Out) donne ses airs d'ours mal léché, tandis qu'en face, Luca Marinelli est autrement plus crédible en wannabe Scarface/Joker qu'il ne l'était en Diabolik dans le film des Manetti.