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D'un film qui assume d'idéaliser ses deux figures centrales en en faisant un mythe révolutionnaire le film évolue petit à petit vers une critique bien plus subtile qu'il n'y parait. Mélangeant des images des concerts de John et Yoko à celle de la télévision de l'époque on nous offre un panorama tout efficace et glaçant de l'Amérique de Nixon. John et Yoko émergent alors comme des figures gramsciennes, bien décidées à mener la bataille culturelle avant que l'insurrection ne prenne aux sons de Come Together. Oui, mais voilà alors que les révolutionnaires les ont entendus et préparés la révolte, John et Yoko se débine en se cachant derrière un idéal pacifique.


S'ouvre alors devant nous l'après Free the People Tour. La psychologie meurtrit de l'enfant Lennon abandonné par son père puis perdant sa mère trop jeune, tué par un policier soul nous donne une magnifique performance de Mother. Lennon hurlant sur scène nous fait douter, et si finalement il était destiné à être ce révolutionnaire à jamais en devenir ? John & Yoko continuent à se chercher dans leurs petits appartements qui leur donnent l'impression d'être des étudiants, une misère d'apparat pour avoir bonne conscience lorsqu'ils luttent avec ceux qui se battent dans la rue. Iels se trouvent dans le caritatif et soulèvent des millions pour des enfants mal traité et non contre le système qui organise cette violence et Yoko dans le féminisme où elle parle du sexisme et du racisme que la société anglaise et les autres Beatles lui ont fait subir.


Avec une fin qui ne semblent plus arrêter d'arriver on dit au revoir, une, deux, trois, fois à deux mythes (monde ou univers ?) qui nous manque terriblement aujourd'hui même si l'on sait au fond qu'il ne ferait sans doute que rendre notre colère un peu moins atone.


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le 23 juil. 2025

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