Nous avions quitté Tien promis à une mort certaine à la fin de Ong-Bak 2 : La Naissance du Dragon. Fait prisonnier, défait, à genoux.
Cet Ultime Combat fait comme si Tony Jaa n'avait fait aucune pause entre les deux films. Et l'on renoue donc immédiatement avec un Tien supplicié et passé à tabac, comme s'il s'était tout droit évadé de La Passion du Christ selon Mel Gibson.
Soit une entame qui a tout de l'impasse pour notre héros.
C'est que Ong-Bak 3, au contraire de son grand frère, est loin d'évoluer en ligne droite. Premier argument qui aura fait doute tirer la gueule aux purs et aux tatoués du genre action. Tout comme la construction du film, hélas, diront d'autres, dès lors qu'il perd un peu de son équilibre et de son rythme.
Difficile d'appréhender, en effet, deux films aussi différents dans leur nature pour raconter la même histoire de mort et de résurrection. Car autant La Naissance du Dragon misait à fond sur le sentiment de dépaysement thaïlandais et sur son sens de la baston sauvage en forme de puissante déflagration, autant cet Ultime Combat défend désormais autre chose. Sans doute ce qui tenait le plus à cœur à Tony Jaa finalement.
Car côté action, force est de reconnaître qu'il y en aura moins dans Ong-Bak 3. Car passé un spectaculaire combat à base de chaines, il faudra attendre la confrontation finale pour se repaître pleinement de gnons qui font mal et de chorégraphies maîtrisées.
Car la vérité est ailleurs, comme l'affirmait une célèbre série aux frontières du réel.
Ce qui intéresse ainsi l'ami Tony, c'est le chemin emprunté par le héros qu'il incarne. Celui de la reconstruction après avoir sombré dans de noires passions. Le long chemin pour racheter un mauvais karma et une malédiction jetée.
Encore plus que dans Ong-Bak 2, L'Ultime Combat sera donc profondément marqué par la spiritualité et le mystique. Pour dessiner le voyage intérieur d'un héros ressourcé et lavé de la malédiction pesant sur ses épaules.
Tony Jaa, dans un excès de sincérité qui sera toujours porté à son crédit aux yeux du masqué, ne pourra cependant éviter de se montrer plus d'une fois maladroit, voire naïf quand il s'agit par exemple de mettre en scène son histoire d'amour.
Il empruntera de la même manière les sentiers du surnaturel, qui semble prendre une grande place dans la culture thaï. Offrant au mal une figure humaine, via un corbeau virevoltant s'inscrivant comme le véritable antagoniste de l'entreprise. Offrant quelques facilités d'écriture lors du grand final.
Mais Ong-Bak 3 : L'Ultime Combat n'est appelé qu'à former un tout avec son grand frère, en forme d'association du yin et du yang. Représentant les deux faces d'une même pièce. Et malgré ses défauts, il réussit pourtant à conserver, du moins pour Behind, un puissant pouvoir d'attraction et de fascination.
Behind_the_Mask, ♪ karma chameleon ♫