Aussi folle soit-elle, l'histoire de ce soldat japonais, Hiro Onoda, est réelle. A savoir qu'il a vécu 30 ans peu avant la capitulation du Japon sur une ile aux Philippines en compagnie de ses hommes sans savoir que la guerre était finie, persuadé que c'était une ruse des Américains.


Le nombre de producteurs et sociétés liées au financement du film montre à quel point point Arthur Harari a du se battre pour faire quelque chose d'aussi singulier, mais c'est formidable. Cela conclut une très bonne année 2021 qui montre que le cinéma est en pleine forme, car sinon, comment voir un tel sujet, de près de 3 heures, à 99 % en langue japonaise et réalisée par un Français ? Et pourtant, malgré sa durée, on ne s'ennuie pas une seule seconde dans ce qui devient peu à peu une histoire d'amitié entre ce petit bataillon, qui ne savent pas trop ce qu'ils font là, et les attaques extérieures, les pluies diluviennes, ainsi que les maladies vont réduire le nombre jusqu'à ce que Onoda soit seul, face à lui-même, en train d'attendre des ennemis qui ne viendront plus jamais à savoir les Américains. Mais veut garder coute que coute sa position, est persuadé que ce qu'il entend à la radio n'est que tissus de mensonges. Mais il n'est pas montré comme fou, seulement avec un énorme sens de l'honneur.


D'ailleurs, si la guerre revient constamment à la bouche de ces soldats, on ne la voit jamais excepté quelques plans furtifs où des portes-avions se font tirer dessus, mais peu à peu, cela devient le portrait d'un homme seul face à un monde qu'il ne connait plus, jusqu'à la conclusion de son histoire en 1975, alors qu'il est en attente d'un ordre de son supérieur qui lui dirait de cesser le combat ; mais lequel ?


Le film m'a constamment pris aux tripes, notamment dans la relation que vont avoir ces soldats jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que deux, ajouté à cela une très belle mise en scène qui fait honneur aux plans larges, qui montrent d'autant plus la solitude de Onoda.
Je suis heureux de terminer l'année 2021 avec un tel film, encensé de partout, avec des critiques enthousiastes et un très bel accueil du public ; et c'est 1000 fois mérité.

Boubakar
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le 31 déc. 2021

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