Deuxième opus des aventures du commissaire Betti qui a placé sur le devant de la scène Maurizio Merli, le film bénéficie derrière la caméra de la présence d’Umberto Lenzi bien plus à l’aise que Marino Girolami. Là où ce dernier mettait l’accent sur l’action et la violence, Umberto Lenzi parvient avec plus de talent à imposer un rythme trépidant à une intrigue, certes prétexte, mais mieux articulée. Courses-poursuites en voiture ou à moto, sur les toits de Naples voire sur un funiculaire, règlements de comptes à coups de pistolet ou à coups de poing, le titre récite tous les poncifs du genre avec une maîtrise évidente qui en fait un divertissement d’une efficacité appréciable. L’ensemble est, en outre, porté par une bande originale aux petits oignons signée du grand Franco Micalizzi qui épouse parfaitement le rythme de l’ensemble.
Comme toujours avec Maurizio Merli, il s’agit de décliner à l’italienne le personnage du flic obstiné qui tire dans le tas pour résoudre le désordre. Un désordre, bien entendu, dont il est aussi un des responsables, puisque son arrivée provoque une réaction immédiate de la mafia locale sous la forme d’une menace. Une menace qui, bien entendu, au lieu d’effrayer notre commissaire Betti, ne fera que l’encourager à faire tomber ceux qui mettent la ville de Naples à feu et à sang. Avec ses méthodes à part, il parviendra à monter les uns contre les autres les différents courants de ce mouvement, tout en se réservant un rôle de justicier ultime. Un rôle de justicier justifié par la violente agression d’un père et de son fils. La présence de cet enfant, qui donne lieu à quelques mouvements de violon, agit ainsi comme un prétexte facile pour que le spectateur soutienne l’action du policier vengeur. La ficelle est grossière mais Umberto Lenzi sait toujours parfaitement la saisir pour justifier son propos.
Entouré par Barry Sullivan et John Saxon, Maurizio Merli ne s’en sort plutôt pas trop mal même s’il se contente souvent de serrer la mâchoire quand il ne s’investit pas dans les scènes d’action où son engagement est franchement convaincant. Les guest, de leur côté, tiennent un véritable rôle dans l’histoire et leurs personnages ont une véritable consistance. Ce n’est pas un titre majeur du genre, certes, mais le résultat jouit d’une véritable efficacité qui assure le spectacle.
6,5/10