Comme toujours chez Bava (et en général dans le film de genre à l'italienne) la forme est brillante mais le fond assez inconsistant. On admire l’inventivité du filmage, notamment avec ces extraordinaires plans en plongée d'un escalier en spirale, les surprenants effets d'éclairage colorés typiques du réalisateur, la bande son inquiétante à souhait, avec - faute de moyens - un échantillonnage de musiques présentes dans d'autres films, et un montage parfaitement rythmé. Ce qui fait que les 85 minutes du métrage passent agréablement jusqu'à une fin assez décevante, à l'image d'un scénario de bric et de broc qui recycle avec force grincements de portes et toiles d'araignées les clichés de l'horreur gothique. Alors que chez la Hammer, un Terence Fisher prenait très au sérieux ses relectures des classiques du genre, Bava et ses pairs se situent clairement du côté du pastiche, avec des personnages interchangeables sans la moindre épaisseur psychologique. On l'aura compris, je ne suis pas fan de l'horreur transalpine, mais je reconnais volontiers qu'il en faut pour tous les goûts!