Oray fait-il partie de ces (nombreux) films dont l'intérêt est gâché en partie par un dénouement abrupt et insatisfaisant ? La tentation est d'opiner même si le film, plutôt parti sur de bonnes bases, reste en définitive en deçà de ce qu'on pouvait en attendre. Dans ce portrait d'un homme d'origine turc et vivant en Allemagne, très pieux et amoureux de sa jeune épouse, le film s'immisce dans une intimité perturbée avec le sens des nuances et de la compréhension. Même constat lorsqu'il s'agit de s'intéresser à la communauté musulmane, à ses convictions mais aussi à ses tentations et à ses contradictions. Oray, qui a prononcé une sentence fatale face à sa femme, lors d'une dispute, ce qui devrait l'obliger à s'en séparer, selon la tradition religieuse, est ici un personnage partagé en deux qui ne peut se résoudre à trancher dans la vif. Si l'on apprécie cette peinture bien moins caricaturale qu'à l'accoutumée des milieux musulmans, le film reste cependant d'une tonalité trop austère et unicolore pour convaincre, jouant la carte d'un réalisme gris qui plombe l'atmosphère. Il y manque surtout une vision féminine, puisque l'épouse d'Oray est au centre des tourments de celui-ci, mais le film ne lui accorde finalement que peu de place comme si le seul dilemme qui vaille devait être masculin. C'est un peu regrettable et limite la portée du long-métrage.

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le 30 oct. 2021

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