Tout juste rescapé d'une mission en Afghanistan, OSS 117 est désormais assigné aux tâches de bureau, et doit laisser un agent plus jeune, 1001, partir en Afrique noire (le Congo ?) pour aider un dictateur. Mais il ne donne plus de nouvelles et c'est ainsi que 117 part à son tour sur ce continent.


Après la défection de Michel Hazanavicius, autant dire que l'arrivée de Nicolas Bedos sentait la solution de secours, avec tout de même Jean-François Halain de nouveau à l'écriture, et Jean Dujardin, auquel la connerie de OSS 117 lui va comme un gant. Je considère Rio ne répond plus comme une grande réussite, et c'est peu dire que ce troisième volet, situé peu avant l'élection de Mitterrand, sonne comme une déception majuscule. Car au-delà des clichés qu'on pourrait s'attendre de Hubert, c'est assez peu drôle en fait. Il y a surtout le plaisir de découvrir que OSS 117 est désormais un univers partagé avec l'excellente série Au nom de la France, où on voit en cameo trois des acteurs, ainsi que le décor principal. Mais nous sommes en 2021, et les blagues racistes, limites n'ont guère le droit de cité, et je sens que quand Wladimir Yordanoff dit à Jean Dujardin de faire attention à ce qu'il peut dire sur les Noirs, je le retrouve aussi dans le film, qui semble se balader dans de la ouate pour éviter tout ce qui pourrait être assimilé à du dérapage. Je ne pensais pas écrire ça un jour, mais ça manque clairement de Nazis...


Ensuite, tout le jeu de la comparaison entre Dujardin, qui serait trop vieux, et Pierre Niney, que je ne trouve pas crédible pour une jeune de 1981, ne marche pas vraiment. D'ailleurs, il y a une piste homosexuelle qui est très vite écartée.
On sent à nouveau que les moyens sont là, tournage en partie au Kenya, que le côté premier degré de Dujardin peut faire sourire, mais la sauce ne prend plus. Alors, on se met à regarder avec plaisir le générique de début, From Africa with love (tourné à la façon d'un James Bond), le fait de prononcer Mitterrand Mitrand, un plan de Dujardin au lit avec Fatou N'Diaye qui reprend clairement celui de Belmondo avec Jacqueline Bisset dans Le magnifique, mais je pense que non seulement l'époque actuelle a une peur terrible de choquer, mais que celle décrite dans le film voudrait singer les films de 007 avec Roger Moore, mais ça ne marche pas. Pas comme les années 1950 et 60.


Mais une porte est ouverte pour une suite, espérons que OSS retrouve autant de vigueur que Dujardin quand il pense au Général de Gaulle.

Boubakar
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le 15 août 2021

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Boubakar

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