Michel Hazanavicius et Jean Dujardin nous prouvent avec ce pastiche de James Bond que les français restent tout de même les meilleurs dans l'art de la comédie lorsque celle ci est bien faite, et dans le cas de ce premier opus d'Oss 117, le spectateur a droit à un petit bijou d'écriture, de jeu et de mise en scène.
En effet, c'est bel et bien dans sa capacité à se servir à la perfection de la totalité de son langage cinématographique qu'Oss 117 trouve toute sa force et le place en tant que film français majeur des années 2000's. Tout d'abord son casting, aux petits oignons, je pense notamment à François Damiens, Richard Sammel, Philippe Lefebvre et bien évidemment Jean Dujardin, excellentissime en espion français débile mais tellement chanceux. A vrai dire, il arrive à trouver un juste milieu très bien senti entre maladresse et talent exacerbé pour nous offrir une parodie parfaite des agents secrets du grand écran.
En terme d'écriture, Oss 117 est presque un sans faute, tant dans le travestissement du genre que dans les dialogues, brillants, et les retournements de situation multiples, tout est savamment dosé pour ne jamais agacer le spectateur, un équilibre là aussi parfaitement respecté jouant à la fois sur le second degré, l'exagération et le comique de répétition.
Enfin, et c'est une chose que peu de comédies françaises peuvent se targuer de posséder, c'est que la comédie est avant tout visuelle. La mise en scène d'Hazanavicius épouse donc parfaitement son sujet, à travers un style tout droit sorti des années 70 par le biais de mouvements de caméra, de zooms et de montage. Un florilège de kitsch extrêmement bien dosé qui ne force jamais le rire mais arrive à le procurer en jouant sur tous les fronts, une véritable oeuvre cinématographique en somme bien plus qu'une simple comédie divertissante.
En bref, à voir !