Gérard Jugnot vous accueille dans son petit cabinet de psy, et conte l'histoire banale mais tout de même intéressante d'une jeune adolescente. Il obtient alors un rôle de médiateur pour adolescent, rôle qu'il conservera dans Les Choristes trois ans plus tard.


Oui mais... n'est pas une comédie française bien connue, et d'ailleurs ce n'est qu'à moitié une comédie. S'il parvient à être drôle par moments (notamment lors des séances, avec un humour plutôt habile), il dépeint globalement une situation plutôt tragique, bien qu'à aucun moment le film ne réussisse à être très touchant ou dramatiquement percutant.


La mère fait une tentative de suicide à la fin, mais en toute franchise, c'est comme les quelques pétages de câble qu'on voit dans le film, on n'y croit pas vraiment. La faute incombe à une mise en scène et ainsi qu'un jeu un peu faibles, induisant un certain manque de crédibilité à cette histoire.


Ce qu'il y a d'intéressant dans l'histoire de cette jeune fille, c'est qu'elle est assez universelle. La mise en scène, ponctuée de commentaires de Jugnot-psy, met en évidence des problématiques de la vie commune, des soucis d'interactions sociales dans lesquels chacun peut se reconnaître, et on peut aisément faire un parallèle entre des remarques vagues du psy et une situation plus personnelle. En tout cas, durant toute la première partie du film, j'ai eu le sentiment d'apprendre des petites choses me permettant d'analyser et de comprendre mon comportement et celui de mon entourage.


Bien sûr le film ne vaut pas une licence en psycho, loin de là. Si la première demi-heure est particulièrement enrichissante, et que la mise en scène illustre plutôt bien les propos du psy, ça s'atténue par la suite. Mais par son histoire très banale, Oui mais... dépeint avec réalisme le chemin que l'on a à parcourir mentalement et socialement pour débloquer des impasses.


Bien que Oui mais... souffre de quelques imperfections, au niveau de son intensité dramatique, ou bien avec son exergue écrit en Comic Sans (c'est impardonnable), ses intentions pédagogiques sont louables, et les réflexions qu'il suggère sont intéressantes, et rien que pour ça, dans mon cas, le film est passé comme une lettre à la poste.

Monsieur_Cintre
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le 15 août 2020

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Monsieur_Cintre

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