Plutôt que de sombrer plus bas encore !

Histoire sordide d'une déchéance absolue, au moins aussi sombre que "Série noire", sorti deux ans plus tôt. Au premier degré, celle probable d'un couple déchu de leurs idéaux ayant vécu l' Aventure hippie, dégénérant vers les derniers cercles de l'enfer, celui de l'inceste en particulier (complaisance qui plus est de la mère craignant que sa fille devienne gouine à force de haïr les hommes ! - dixit), dont le traumatisme conduira à la destruction radicale, tel le Pierrot bleu de Godard. Rédemption esquissée entre le père et sa fille, pour mieux la faire sombrer dans le néant. Au second degré, l'illusion, le rêve américain Peace & Love piétiné jusqu'à la corde dans un acharnement sadique aux vertus cathartiques.

Magnifique présence de Linda Manz (...son joli sourire après le solo de batterie) dans ses errances urbaines sans issues qui m'ont fait songer à des instants volés chez Wenders (peut-être "Alice dans les villes", je m'en souviens mal), ou Gus van Sant.

Mise en scène avec quelques longs plans-séquences, montage alterné par moment, fast-forward prémonitoire, mais restant classique de manière générale, par opposition à "The last movie". Très sombre

Flip_per
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le 20 janv. 2024

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