Ce nouvel opus de Pacific Rim est assez spécial. Il présente certaines choses correctement tandis que sur d’autres points, c'est vraiment catastrophique… Si bien que le tout assemblé ne ressemble plus à grand-chose.
Le scénario est complètement con. Il ressemble au début de Transformers 4 (si je ne m’abuse) où notre « héros », le fils du héros du premier volet, dont on a jamais entendu parler (mais soit, c’est encore un détail) vit en pillant les zones de combats passés du premier volet. Jusqu’au moment où il se fait dérober un cœur de réacteur par une mystérieuse silhouette cagoulée
qui s’avérera être évidemment une adolescente rebelle et certainement génie en mécaphysique… Yup, bienvenue dans l’univers cinématographique 2018 !
Après un séjour en prison et avoir joué la carte du ‘fils de’, notre héros et sa nouvelle recrue vont partir au centre d’entrainement des pilotes de jaegers. Nous sommes 10 années après les évènements dramatiques du premier volet et le centre d’entrainement est complètement vide… Pas de pilote sénior, qu'une pauvre poignée de nouvelles recrues peu entrainée vu leur résultat sur simulateur. On s’attend à avoir produit une armée de jaegers (au cas où) ou une solution annexe, mais non… parce que la flemme!
Alors oui, la menace était éliminée, mais soit on s’y prépare réellement en cas de retour (ce que feraient toutes les nations, du moins les grandes puissances), soit on clôture tout. Mais là, ça ne ressemble à rien. Le seul scénario qui aurait été cohérent, c’est que la menace soit considérée comme éradiquée et qu’on ferme le programme simplement… mais que la base soit conservée comme attrait de commémoration et comme attraction de tourisme et de recueillement. Cela expliquerait donc le manque de recrues et de moyens présents. Cela aurait aussi enlevé ce côté faussement austère d’organisation militaire ne ressemblant de toute façon à rien.
Et puis la menace arrive…
Il y avait une flèche lumineuse clignotante au-dessus de la tête d’un personnage disant ‘le méchant est là, bro’ et bien entendu, la menace vient d’ailleurs… Pas très loin mais d’ailleurs. Et WTF… Oui, je ne l’avais pas vu venir, ok… Mais ça ne la rend ni crédible, ni cohérente avec la fin du premier volet.
Si on prend les personnages séparemment, ils sont insipides, incolores, inodores… Le pire étant le personnage joué par Scott Eastwood (faut que ce mec arrête de jouer, il y a moyen de lancer une pétition à ce sujet ?). On va donc juste analyser les deux personnages principaux.
À savoir Pentecost (John Boyega) & Amara (Cailee Spaeny). L’un est la caricature du héros qui ne veut pas en être un et l’autre est le nouveau format de l’héroïne teenager : une génie rebelle et badass… Si l’origin story d’Amara est relativement touchante et visuellement efficace, je ne comprends toujours pas ce qu’elle espérait faire de son jaeger et comment elle est devenu mécanicienne/physicienne tranquillement dans son hangar géant à l’abri des regards. Les autres personnages servent juste à vendre le produit en mode publicité Benetton histoire que tous les marchés puissent vendre le film sans souci majeur
au point que quand un autre personnage meurt, s’il ne sert pas directement nos deux protagonistes, tout le monde s’en fout complètement.
Et du coup, le côté international dans le programme fortement mis en avant dans le premier volet s’efface complètement. C’est dommage, j’avais réellement apprécie cela.
Une sorte de rivalité nait entre Viktoria et Amara. Viktoria est une candidate russe qui a dû se battre pour entrer dans le programme (c’est ce qu’elle nous rabâche sans cesse mais on n’en saura pas plus vu que c'est un personnage secondaire). On s’attend à ce que cet élément introduit sert à augmenter la rivalité entre les deux pour qu’elles soient amenées à devoir faire équipe et à piloter un jaeger à deux… Mais non.. C’était juste pour combler le film…
Des touches d’humour ont été introduites histoire d’en faire un produit plus vainqueur. On s’en serait franchement passé vu le niveau.
Reaaaaally ?
C’était la seule blague m’ayant amusé.
On arrive maintenant au seul aspect bien géré du film… les scènes d’action et plus précisément de baston entre robots. Elles gagnent en légèreté par rapport au premier volet. Les mouvements des robots sont plus fluides, l’action y est lisible. On peut s’en réjouir car ça rend les performances plus rapides et donc plus nerveuses mais du coup, ça fait moins robots géants pesant 20 tonnes. On se retrouve plus dans de l’action à la Transformers qu’avec une réelle patte originale mais ça donne bien et la baston finale dans Tokyo est assez sympathique à suivre. Les kaijus (monstres géants) arrivent relativement tard dans le film et n’ont absolument rien d’original comparativement à ce qui nous a été présenté préalablement.
Fire everything you've got!
La seule originalité donnant bien est l'introductionn des drônes construits comme solution au programme jaeger. Ils se transforment en kaiju pendant leur déploiement, mais malheureusement scénaristiquement et techniquement parlant, cela n’a aucun sens… En manque d’idées, nos kaijus se voient dans l’obligation de fusionner pour devenir badass et éliminer des recrues n’ayant jamais combattues sur le terrain (un peu comme Rey face à Ren dans Star Wars VII quoi…). Là, je me suis dit « shiiiiiiiiiiit, Powers Rangers move, tu vas voir que les jaegers vont s’emboiter en mega jaeger ! » Mais heureusement, ce ne sera pas le cas .
Bref, le film réussit à délivrer dans ce pourquoi les gens se déplaceront pour voir le film, c’est-à-dire des grosses scènes de baston entre robots géants. Mais tout le reste est foiré malgré un film bien monté. Et on se rend compte à la fin que plutôt qu’une réelle suite, il s’agissait d’un reboot pour essayer de nous vendre une saga. Gageons que le public ne sera pas dupe et n’achètera pas cela. À réserver aux fans d’action bien bourrine, les autres seront certainement déçus…